Sénégal: Loi d'accès universel a l'information - L'Etat entre statu quo et absence de volonté politique

9 Novembre 2022

L'affaire Pape Alé Niang, du nom du journaliste arrêté et poursuivi, pour entre autres délits, celui de "recel et diffusion de documents administratifs estampillés secret et propagation de fausses nouvelles", remet au goût du jour la question de la loi sur les droits et l'accès à l'information.

Réclamée par les acteurs depuis plusieurs années et toujours dans le circuit selon les autorités, l'effectivité d'une telle loi bute sur un manque de volonté politique avérée pour faire évoluer les choses. En plus de l'instabilité gouvernementale et le portage institutionnel, avait relevé Dr Sylla Sow, dans Sud Quotidien, dans le cadre d'une conférence publique, le mardi 27 avril 2022, à l'initiative de l'EJICOM, sur "Droit d'accès à l'information, loi d'accès à l'information : état des lieux".

Du fait de l'absence de loi dans ce sens, les journalistes, en plus d'être exposés à la menace de poursuites judiciaires pour "diffusion de fausses nouvelles", "recel de documents", etc. se voient freinés dans la réalisation de grands dossiers, dans les enquêtes et investigations sur des sujets brûlants, entre autres.

D'ailleurs, en 2021, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le lundi 03 mai avec comme thème : "L'information comme bien public", la Coordination des associations de presse (CAP) avait organisé un sit-in devant le ministère de la Culture et de la Communication, alors dirigé par Abdoulaye Diop, pour dénoncer les "Menaces, violences et précarité de la presse".

Un rassemblement mis à profit par le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), Bamba Kassé, pour "réclamer une loi d'accès universel à l'information", en plus de la mise en place de la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), en remplacement du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA), conformément aux dispositions du nouveau Code de la presse, et le respect de la Convention collective des journalistes. Malgré les engagements des autorités, plus d'un an après, rien ne semble bouger dans le sens souhaité par les professionnels des médias.

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