Des personnes actives dans le district d'Ikongo ont abandonné leurs foyers. Ceux qui restent ne feraient que "survivre", car il n'y aurait rien à manger. Fuir. C'est l'option que des habitants d'Ikongo, notamment, des chefs de famille, ont trouvé pour lutter contre l'insécurité alimentaire qui sévit fortement dans ce district, après les passages des cyclones Batsirai et Emnati, vers le début de l'année. Ils ont quitté leurs villages, dans l'optique de trouver mieux, étant donné que l'agriculture et l'élevage, leurs principales activités, ont été ravagés par ces deux cyclones. Beaucoup n'y seraient pas retournés.
"Nous ne savons pas s'ils n'ont pas trouvé ce qu'ils ont recherché, ni s'ils ont trouvé mieux, mais ils ont délaissé leurs femmes et enfants ici." déplore Chernont Manankavaly, assistant parlementaire du député Jean Brunelle Razafintsiandraofa élu à Ikongo, hier. Les impacts de ce départ des chefs de familles, des personnes actives, sont désastreux pour les personnes âgées, les mères et les enfants qui y restent.
Sans activité rémunératrice, ils ne mangent rien. Ils meurent de faim. "Ils sont vaincus. Deux mois dans la disette n'est pas simple. Ils n'ont que la peau sur les os, en ce moment", enchaîne la source. Pour survivre, ces familles dépendent des aides, dont celles que le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) a acheminées, jusque dans les communes enclavées, de ce district. 64 tonnes de riz, soit, mille deux cent quatre vingt sacs de riz, ont été distribués à trois mille deux cents familles de neuf communes dans le district d'Ikongo. Les familles les plus vulnérables en ont bénéficié. D'ici une semaine, ces vivres vont s'épuiser et ces familles risquent, de nouveau, de revivre le cauchemar de la faim.
Car à Ikongo, les nourritures ne sont pas à portée de main. Le prix des produits de premières nécessités serait inaccessible, le rendement du riz cultivé, récemment, serait sans espoir. "Les rizières ne sont pas irriguées, faute de pluie. Il n'y aura probablement pas de récolte", témoigne notre source. Les autorités locales demandent la distribution de semences, la construction de barrages pour irriguer les champs, pour aider Ikongo à se relever. "Nos champs sont fertiles, il nous faut un coup de pouce pour obtenir une bonne production", lancent-ils.