Congo-Brazzaville: Mœurs - C'est le pays qui gagne ?

Fièrement congolais, on encourage et c'est le Congo qui gagne ! Peu importe ce qu'il gagne, d'ailleurs, que ce soit des roses ou des épines. Quand d'autres n'ont que The Bachelor à la bouche, Roga Roga, Sardoine Mia, Mariusca Moukengue ou Baudouin Mouanda nous rappellent que l'art demeure au-delà des fake réalités. Et c'est tant mieux !

C'est le Congo qui gagne ? Utilisée en long, en large et en travers, à tort et à raison, l'expression emprunte parfois de drôle de chemin et il se pose la question de savoir ce que le Congo gagne précisément. Pour que ce sentiment de fierté nationale trouve sa légitimité, il conviendrait sans doute de le situer dans une dimension internationale qui semble être un prérequis pour lui donner un sens véritable.

Il serait également de bon aloi qu'il soit porté par des valeurs positives à l'égard du succès supposé afin de ne pas galvauder l'expression et que l'événement ainsi qualifié soit profitable à la nation avec l'espoir qu'il s'érige un tant soit peu en modèle de réussite. Hors, et c'est là où le bât blesse, il y a un chemin à parcourir entre une rose reçue dans une affligeante émission de télé-réalité à succès, où l'image de la femme congolaise s'avère hélas perdante, et d'autres récompenses hautement plus nobles.

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Quand bien même, semaine après semaine, notre représentante congolaise en est le récipiendaire, faut-il obligatoirement s'en réjouir ? C'est un oui massif pour la population scotchée béatement devant son poste de télévision et qui a trouvé son héroïne du samedi soir. Au risque de déplaire à la majorité, d'autres voix, minoritaires et défendant à tout rompre l'image de la femme, s'exclament que non. A chacun sa liberté de penser. Sans épiloguer donc sur les vices et vertus de The Bachelor, et bien qu'il faille douter des vertus de cette émission tapageuse et pour le moins machiste, on ne peut au final que se demander objectivement ce que le Congo gagne : une rose pour Mixiana et des épines dans le pied d'une république qui peine en son sein à l'éducation de la femme congolaise. Voilà, tout. Et on n'en fera pas une maladie.

En revanche, on jettera des fleurs à d'autres Congolaises et Congolais redonnant du sens à ce Congo qui gagne au-delà des frontières. Saluons donc ici les performances, entre autres, de Roga Roga récemment nommé " Meilleur artiste d'Afrique centrale " au Primud 2022 d'Abidjan, de la plasticienne congolaise Sardoine Mia, sacrée prix " Faces of peace and art " 2022 par le magazine espagnol " Contemporary art curator ", de Mariusca la slameuse pour le " Prix Prince Claus Seed Awards " reçu fin octobre aux Pays-Bas, du photographe Baudouin Mouanda pour le " Prix Roger Pic 2022 " reçu à Paris. A chacun de voir la victoire à sa fenêtre, qu'elle soit celle d'un programme Canal Pop controversé ou celle d'un art ouvert sur le monde et qui gagne à être médiatisée.

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