La communauté littéraire congolaise commémore ce 11 novembre les quinze ans de disparition de l'écrivaine Calissa Ikama Ngala, décédée en 2007 des suites d'un cancer qui avait prématurément écourté ses jours sur terre. Ainsi, la fondation qui porte son nom organise une série d'activités afin de lui rendre un hommage mérité.

Placée sur le thème " Calissa Ikama Ngala, 15 ans après, quel héritage ? ", la commémoration vient relancer les activités de la Fondation éponyme qui a connu, entretemps, des problèmes de fonctionnement. Elle est donc une opportunité offerte à ceux qui, la main sur le cœur, se sont engagés à pérenniser la mémoire de la disparue, de réfléchir sur le sens de leur engagement et de rallumer la flamme pour que Victoria Calissa Ikama Ngala reste à jamais vivante.

Celle-ci est née le 8 juillet 1992 à Brazzaville, sous le signe du Cancer. De nationalité congolaise, elle a écrit à l'âge de 13 ans, en classe de 5e, son premier roman intitulé " Le triomphe de Magalie", notamment en l'espace de deux mois, de mi-avril à mi-juin 2005. Elle a achevé en août 2006 le manuscrit de son deuxième livre, "Le revers nous épie", qu'elle a commencé à écrire juste après le premier. Son troisième livre, "L'envers du panachage", était déjà en chantier dès le mois d'octobre 2005.

Inextinguible d'écriture, personne ne pouvait arrêter l'inspiration de Calissa Ikama Ngala car, elle se proposait d'écrire près d'une quarantaine d'ouvrages dont les titres, les personnages et, pour certains des chapitres, étaient déjà cochés dans les tiroirs. Mais fauchée précocement à fleur de l'adolescence, elle n'a pas pu réaliser ce projet ambitieux qui l'animait. " Calissa Ikama est tombée malade en 2006, elle est décédée le 11 novembre 2007 en France, à l'hôpital de l'Institut Curie de Paris ", a confié une source proche de la Fondation éponyme.

La jeune écrivaine, outre le premier roman "Le triomphe de Magalie", publié aux éditions Lemba en 2005, a laissé plus de 400 pages manuscrites inédites dont un roman achevé, et plusieurs autres inachevés : "De l'autre côté, qu'y a-t-il ?" ; "Un cauchemar cynique"...

En plus de ses œuvres littéraires, Calissa Ikama Ngala a réalisé des œuvres artistiques dont un paysage énigmatique peint quelques heures avant sa mort, et un tableau qui a été exposé en décembre 2007 à l'atelier de Picasso, à Paris, lors de l'exposition des œuvres des enfants de l'hôpital de l'Institut Curie sur le thème "Anatomie poétique".

La commémoration des 15 ans de la disparition de l'écrivaine vise alors à pérenniser sa mémoire par la promotion de ses œuvres, les œuvres de la Fondation éponyme, ainsi que celles des jeunes qui la considèrent comme leur modèle.

Dans le programme des activités, il est prévu une prière d'intercession et un recueillement sur la tombe de Calissa Ikama, suivi d'une exposition murale aux complexes scolaires Camara-Laye et Joseph Perfection ; une projection vidéo en salle des extraits de films sur "Le triomphe de Magalie" et "Bienvenue à ma rivale" de Déborah, ainsi que la distribution de bulletin de soutien à tous les participants aux activités de ce 11 novembre. Notons que Calissa Ikama Ngala avait l'ambition de devenir, entre autres, médecin et actrice de cinéma.