Sénégal: Application effective des mesures issues de la concertation sur la vie chère - Les Sénégalais restent sceptiques

10 Novembre 2022

Même si la plus part des Sénégalais saluent la décision du président de la République concernant la baisse des prix des denrées de première nécessité, nombre d'autres citoyens doutent de l'effectivité de la dite baisse. Aussitôt annoncées, ces mesures alimentent les débats. Dans les rues et marchés de Dakar, les Sénégalais réagissent et les avis diffèrent.

Les débrouillards (goorgoorlou) comme on dit souvent chez nous restent sceptiques sur les nouveaux prix annoncés par le chef de l'Etat, samedi dernier. Pape Gora Seck, père de famille à la retraite reconverti dans la vente de tapis de prière et chapelets, rencontré à Grand Yoff salue la décision prise par Macky Sall. "Vraiment, c'est mieux que rien. J'ai beaucoup de bouches à nourrir et les charges familiales qui ne cessent de s'accroître chaque jour que Dieu fait. Ce n'est pas encore ce que l'on souhaitait, mais je les préfère aux prix d'avant", soutient-t-il.

Juste à côté de lui, des femmes constituant un petit marché, les tables à peine remplies, donnent leurs points de vue sur la situation. Mame Maguette, vendeuse de légumes vêtue d'une robe dont le foulard et le pagne ne sont pas assorties, explique son quotidien et affirme que "la baisse est insignifiante par rapport au calvaire des ménages". Selon elle, les produits restent toujours chers. "Je voudrais que l'Etat revoit encore à la baisse des prix sur le riz et l'huile car ces denrées sont indispensables à la cuisine sénégalaise. Actuellement, la vie est dure pour nous les goorgoorlou. Ce que je gagne, je le réutilise pour acheter les autres produits qui me manquent pour pouvoir préparer le repas. Juste pour vous dire que ce l'on vend, nous toutes ici, c'est juste pour avoir de quoi manger à la fin de la journée", lance-t-elle.

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Mère Anna, elle, est une vendeuse de poisson. Elle confie : "je salue vraiment cette mesure. La situation difficile que nous vivons actuellement fait que même si les baisses sont de 25 francs, cela pourrait servir à quelque chose pour le lendemain. Mon seul problème est qu'on ne sent pas encore cette baisse puisqu'aujourd'hui même j'ai acheté avec le même prix le litre d'huile (1200 francs) le boutiquier dit ne pas encore épuiser son stock. C'est toujours comme ça. Si c'est pour augmenter, ils l'appliquent à la minute qui suit ; mais si c'est le contraire, ils disent toujours que leur stock n'est pas encore écoulé", déplore-t-elle.

Ces braves dames craignent, en vérité, le non-respect des décisions prises, même si le ministre du Commerce a annoncé le recrutement de 1000 jeunes volontaires pour assister les vérificateurs et contrôleurs des prix sur le terrain. Pour l'effectivité de la mesure gouvernementale.

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