D'abord une précision nuancée. Elle venait de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le 13 septembre, quand Mokthar Benlamine, représentant résident du Fonds monétaire international, FMI, a annoncé l'octroi de la troisième tranche de la Facilité élargie de crédit, FEC, d'un montant de 31,9 millions de dollars. La ministre de l'Économie et des finances a tenu à faire la part des choses. "Ne pas confondre dettes et passifs des pétroliers.
Les premières par exemple sont celles de la Jirama, 800 milliards d'ariary au mois de juillet. Alors que les seconds représentent les écarts calculés entre les prix réels et affichés du carburant". Une sorte de compensation financière pour " services rendus" à la sauvegarde du précaire pouvoir d'achat des usagers. Au mois de mai, l'État évalue le passif des pétroliers dans la fourchette de 237 à 347 milliards d'ariary. Les pétroliers ont aussi des arriérés de paiement envers l'État. Au titre des taxes sur le carburant, redevances du développement du secteur ou contributions au Fonds routier. Mais les orthodoxies des finances publiques malgaches n'autorisent pas un "tour de passe-passe" entre ces créances réciproques et mutuelles. "Dettes croisées" comme Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison les a qualifiées.
Aussi, en accord avec le FMI, le plafond a été rehaussé de 100 à 300 milliards d'ariary. Tout comme la subvention accordée à la Jirama, déjà épuisée, passée de 180 à 500 milliards d'ariary. Depuis le 11 juillet, ces lourds passifs devaient s'alléger. Par la hausse des prix du carburant. De l'ordre de 43% en moyenne. Une révision des prix à la pompe, applicable depuis le 11 juillet, après la baisse du 20 juin 2019, devant combler, un tant soit peu, ce fossé financier. L'Etat affirme avoir défini une nouvelle structure de ces prix. Afin d'éviter une nouvelle accumulation de ces passifs. Mais il est difficile "d'inventer la poudre en la matière". Tout peut repartir sur la base et la nomenclature de l'ancien différentiel des coûts.