Madagascar: Élection - La France affirme son "soutien" au travail de la CENI

L'ambassadeur de France a effectué une visite de courtoisie au président de la CENI, mercredi. Dans une communication sur cette rencontre, la France affirme son soutien au travail de la CENI.

Une bouffée d'oxygène. Sur le plan politique et diplomatique, la communication publiée pour l'ambassade de France sur sa page Facebook peut être lue comme un message fort en faveur de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette communication fait écho à la rencontre entre Arnaud Guillois, ambassadeur de France, et Andrianarisedo Retaf Arsène Dama, président de la CENI, mercredi, au siège de l'entité électorale à Alarobia.

"La France suit avec attention le processus qui va mener à l'élection présidentielle malgache de 2023 et soutient le travail de la CENI, indispensable pour assurer un processus électoral inclusif, transparent et accepté par tous", affirme notamment la publication sur la page Facebook de la représentation diplomatique française. Cette publication de l'ambassade de France pourrait valoir son pesant d'or pour la CENI, chahutée de toute part et sans cesse remise en question quant à sa neutralité et sa crédibilité. Pour la première fois une entité affirme de manière franche, "son soutien au travail" de la Commission électorale. D'autant plus qu'elle a été faite, visiblement, à l'initiative de l'ambassade de France.

La CENI n'a pas pipé mot sur la rencontre entre Arnaud Guillois et Andrianarisedo Retaf Arsène Dama, en effet. Selon des indiscrétions, le diplomate français a souhaité avoir de vive voix la version de la CENI sur les différents débats au sujet du processus électoral. Il est probable que la question de la neutralité de ses membres, ou encore celle du cadre juridique des élections, ait été à l'ordre du jour des discussions. L'ambassadeur Guillois aurait également souhaité en savoir plus sur le processus de refonte de la liste électorale. "La continuité de l'appui de la France au travail de la CENI a en effet été soulignée", confirme une source avisée.

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Question épineuse

Si la France, par le biais de son ambassade, affirme "son soutien au travail de la CENI", la portée de ce soutien semble, pour l'heure, être diplomatique et politique. Toujours selon la source avisée, en effet, la question d'un appui financier international au processus électoral est, jusqu'ici, de l'ordre de l'expectative. Face aux cascades d'attaques, de critiques et de réserves qui s'abattent sur elle, la CENI pourrait, ne pas bouder ce soutien français.

La France reste un poids lourd dans le paysage des relations diplomatiques de Madagascar et aussi, au sein de l'Union européenne (UE). Son ambassadeur a justement abordé avec le président de la CENI la question épineuse de l'application des recommandations de la mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE-UE). Dans un rapport publié le 31 août, cette entité met frontalement en doute la neutralité de la CENI et de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Elle demande aussi la révision des textes électoraux. Questionnée sur ce rapport de la MOE-UE, lors d'une conférence de presse le 22 septembre, Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de la délégation de l'UE, a déclaré, "les recommandations, oui, nous les entérinons et nous allons nous efforcer d'aider à leur mise en œuvre, en concertation avec les autorités concernées de Madagascar".

La communication publiée sur la page Facebook de l'ambassade de France est relativement laconique. Il est certain, toutefois, qu' Arnaud Guillois s'aligne sur la position d'Isabelle Delattre Burger au sujet du rapport de la MOE-UE. Le fait que la publication parle de soutien au travail de la CENI pourrait indiquer qu'à l'instar de la délégation de l'UE, la France ne souhaite pas non plus s'embourber dans la polémique sur la composition de la Commission électorale.

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