Afrique: Corruption dans l'exportation de litchis - Transparency International porte plainte au PAC et en France

Le marché de l’exportation de litchis malgaches vers les pays européens représente plusieurs millions d’euros.

Corruption transnationale, accords illicites, fraudes fiscales, blanchiment d'argent sont des malversations évoquées par Transparency Internationale - Initiative Madagascar dans l'exportation de litchis malgaches.

Transparency International atteste que le commerce de litchis de Madagascar vers l'Union européenne est miné par la corruption. Le commerce de ce produit phare malgache des étales des marchés européens est " opaque ", soutient cette organisation internationale reconnue dans la lutte contre la corruption. Elle affirme avoir mené des recherches et des investigations dans cette filière très lucrative et a découvert des " preuves " qui démontrent l'existence d'" infractions potentielles " de corruption qui ne sont pas des moindres. Il s'agit notamment de corruption transnationale, d'accords illicites, de fraudes fiscales et de blanchiments de capitaux, selon Transparency International.

Entreprises françaises

Transparency International avec sa branche malgache décide, en effet, de dénoncer les faits. Cette fois-ci, les instances judiciaires française et malgache sont saisies par cette organisation internationale. Hier, les responsables de Transparency International ont annoncé le dépôt d'un signalement auprès du parquet national financier en France et du pôle anti-corruption à Madagascar. Des " documents " leur ont également été transmis et " détaillant plusieurs faits de corruption " sur cette filière, ont affirmé ces derniers. Ils espèrent que " ces autorités ouvrent une enquête sur de possibles faits criminels dans le commerce de litchis de Madagascar ". Des faits qui sont commis, selon Transparency International, par des entreprises et citoyens français ainsi que des " organisations malgaches " qui sont mouillées dans l'affaire.

%

Ile Maurice

La liaison douteuse entre deux entreprises françaises, qui ont l'exclusivité des exportations de litchis de Madagascar vers les pays de l'Union européenne, et le " Groupement des exportateurs de litchis " (GEL), qui gère les campagnes de litchis dans le pays depuis 2011, est dévoilée par Transparency International. Les deux entreprises françaises, selon toujours cette organisation, auraient bénéficié " sans appel d'offres " des droits exclusifs de l'exportation de litchis du pays vers les pays européens pendant dix ans, entre 2011 et 2021. En contrepartie, les enquêtes menées par Transparency International découvrent que " ces entreprises auraient, à leur tour, apparemment payé des cotisations au GEL alors que cette organisation est composée exclusivement d'entreprises malgaches exportatrices de litchis ". Le GEL aurait également créé, selon Transparency International, une société intermédiaire enregistrée à Maurice, qui tend à " réduire davantage la transparence " sur les opérations.

Minorité

Les opérations de ces différents acteurs qui agissent avec " opacité ", selon Transparency International, dans le commerce du litchi malgache impactent les autres maillons qui se situent en bas de l'échelle dans la chaîne qui constitue le circuit du litchi. " Les milliers de petits producteurs et collecteurs ne reçoivent pas leur juste dû " a soutenu, hier, Ketakandrina Rafitoson, directrice exécutive de Transparency International - Initiative Madagascar. Seule une minorité jouit alors des réelles retombées du commerce du litchi, selon Transparency International. " La majorité des profits générés par le commerce lucratif de litchi entre Madagascar et l'Union européenne est concentrée entre les mains de quelques individus puissants ayant des liens avec le pouvoir politique ", poursuit-elle. " La France et Madagascar devraient servir de modèles au monde afin de prouver aux entreprises que la corruption n'est pas sans conséquence ", exhorte, quant à lui, Gillian Dell, responsable des conventions à Transparency International.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.