Cote d'Ivoire: Tiassalé - La FESEFCI accuse le maire d'exploitation frauduleuse de bois de teck

9 Novembre 2022

L'information a fait le tour de plusieurs médias. Elle concerne l'accusation selon laquelle le maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko Antoine se serait rendu coupable d'une exploitation frauduleuse de bois de teck portée par la Fédération des syndicats des Eaux et Forêts de Côte d'Ivoire (FESFCI) contre sa personne.

En effet, dans une déclaration transmise aux médias et signée du coordonnateur Gnadjé Jérémy, la FESEFCI affirme que sur informations de personnes ayant requis I'anonymat, elle a mandaté ce dernier qu'accompagnaient les Secrétaires Généraux du CATEFCI (PleyaKiédé) et de la CNATEF (Alidjou Touré), aux fins de vérifier le renseignement selon lequel une exploitation frauduleuse de Teck aurait eu lieu à Tiassalé. Il s'agirait, selon l'information qui a été portée à leur connaissance, d'une plantation de 07 hectares réalisée par le Lycée Moderne de Tiassalé dans le cadre de l'opération "Une école, 05 hectares ", conjointement conduite par les Ministères des Eaux et Forêts et de l'Education Nationale. La coupe, selon les informations portées à la connaissance de la FESEFCI, aurait été commanditée par le Maire de TiassaléAssaléTiémoko Antoine. Face donc à la gravité de l'information, rapporte la note, la fédération a jugé opportun de s'auto-saisir afin d'en informer objectivement la hiérarchie, à toutes fins utiles. Pour elle, suite à ses investigations sur le terrain, l'implication du maire, AssaléTiémoko, est indiscutable. Celui-ci, selon eux, non seulement, a ordonné la destruction d'une plantation réalisée de mains d'homme, mais est passé outre toutes les dispositions légales en la matière pour couper, vendre et faire transporter dans une scierie sur place des produits forestiers.

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A en croire cette fédération, il aurait dû recourir à une décision de ramassage. Les membres de la FESEFCI affirment avoir agi en tant que donneur d'alerte pour mettre à la disposition de l'Administration forestière, les faits, elle qui est compétente pour connaitre et réprimer les infractions aux dispositions de la loi 2019- 675 du 23 juillet 2019 portant Code forestier. " Ayant fait notre part, nous souhaitons que les commanditaires ainsi que leurs complices subissent la rigueur, toute la rigueur de la loi ", a conclu la déclaration de la FESEFCI.

La réaction du maire

Pour avoir la version du maire relativement à cette accusation, nous l'avons contacté. C'est le samedi 15 octobre qu'il nous a reçu à ses bureaux de la mairie pour livrer sa part de vérité.Il a commencé par nous faire la genèse de cette histoire. Selon lui, suite à une annonce de réhabilitation de l'hôpital générale de Tiassalé par le ministre de la santé d'alors, AkaAouélé, pour un coût de 1,3 milliardfcfa, la municipalité a suggéré au ministre la construction d'un nouvelhôpital compte tenu du fait que l'ancien ne tarderait pas à tomber en ruine à cause de l'humidité du fait de sa localisation sur un site marécageux. L'idée fut acceptée par le ministre de convertir donc le projet de réhabilitation en construction. C'est ainsi que les services de la mairie, à la demande du ministre AkaAouélé, mettent à disposition du ministère de la santé le site en question qui, selon lui, est une réserve administrative. " Les réserves sont destinées à la réalisation de projets communautaires. Notamment d'écoles, de maternités, de marchés, etc. Pour qu'on y fasse une plantation, il aurait fallu que le site soit déclassé ", précise-t-il. Aussi il estime ne pas être en faute. "On n' est pas en faute en réalité puisque le ministre a été saisi de l'opération ", souligne-t-il.

Pour corroborer ses dires, il nous présente deux courriers. L'un datant du 26 juillet 2022 adressé au ministre des Eaux et Forêts sollicitant son accord pour la coupe des pieds de teck et la mise à disposition du ministère d'un site de remplacement et l'autre qui date du 21 septembre 2022 rendant effectivement compte d'une rencontre entre l'émissaire du ministère des Eaux et Forêts, en la personne du directeur des affaires juridiques, les membres du corps préfectoral et les adjoints au maire. A l'entendre, si les tecks n'ont pas été enregistrés, cela est dû au fait qu'il s'agissait de jeunes pousses d'à peine quatre ans, qui n'étaient donc pas exploitables et qui ont servi comme bois de chauffe. AssaléTiémoko affirme avoir agi dans l'intérêt de ses administrés. "Nous avons agi pour nos populations. Le site a été mis à la disposition de l'Etat pour y bâtir un hôpital. Ce n'est pas pour un intérêt personnel ", soutient-il. Il relève au passage que le lieu était même devenu une source d'insécurité pour ses populations. Et abriterait même un fumoir. Il précise qu'il est prêt à tout pour défendre l'intérêt de ses populations. " Récemment nous avons rasé 46 maisons sur une réserve administrative où il y'avait au moins 100 personnes pour y construire un collège ", a déclaré l'édile.

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