Cote d'Ivoire: Environnement des affaires, transformation structurelle de l'économie - Les propositions du patronat ivoirien à l'Etat

10 Novembre 2022

Un environnement des affaires plus propice, une fiscalité souple pour les PME et peu contraignante pour les grandes entreprises, une répartition des efforts de l'Etat plus équitable entre tous les acteurs économiques, etc. Ce sont autant de propositions faites par le patronat du secteur privé ivoirien pour accélérer la transformation économique et l'émergence de la Côte d'Ivoire. C'était le mardi 18 octobre 2022, à la Maison de l'Entreprise, lors de la conférence de presse de rentrée de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) dénommée " Le Patronat face à la presse. "

Evoquant des effets " fortement préjudiciables pour les entreprises ", de la guerre en Ukraine, le président de la CGECI, Jean-Marie Ackah, a dénoncé la décision du gouvernement de plafonner les prix de vente de certains produits pour protéger le pouvoir d'achat des populations alors que, a-t-il fait savoir, ces entreprises sont confrontées à des tensions sur les chaines logistiques et d'approvisionnement ainsi qu'à des pressions au niveau de leurs coûts de production. " Une telle exposition a nécessairement des conséquences sur la capacité des entreprises à produire, recruter, investir, et même maintenir leurs activités sur le moyen et long termes", a-t-il expliqué.

Pour y remédier, Jean-Marie Ackah estime que le gouvernement doit prendre des mesures adéquates pour soutenir le secteur privé tout comme il l'a fait pour les fonctionnaires. " Je voudrais ici réitérer ma demande aux plus hautes autorités du pays, pour une répartition plus équitable des efforts entre tous les acteurs économiques de notre pays. Un arbitrage rigoureux et efficient doit être fait entre les mesures destinées à soutenir le pouvoir d'achat des citoyens et celles nécessaires pour soutenir le secteur productif, de sorte à ne pas pénaliser les entreprises, principales créatrices de richesses et d'emplois ", a suggéré le président de la CGECI.

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Se prononçant sur l'environnement des affaires, Jean-Marie Ackah a salué les efforts de l'Etat mais il a souhaité un soutien " plus important de l'Etat " aux entreprises. "Les entreprises ivoiriennes et la CGECI à leurs côtés, se sont résolument engagées dans la transformation structurelle de notre économie et elles ont besoin d'être accompagnées. Elles doivent pouvoir évoluer dans un environnement des affaires plus propice, avec des infrastructures et des instituts de recherche de qualité. Elles ont également besoin d'un climat politique, social et sécuritaire apaisé, d'un système judicaire crédible et d'une administration qui fait de la culture de la redevabilité et du résultat son leitmotiv. Les efforts menés par l'Etat dans ces différents domaines méritent d'être salués, mais il nous faut aller plus loin ", a-t-il indiqué.

Par ailleurs, Jean-Marie Ackah a déploré de nombreuses pesanteurs qui freinent le développement des PME, notamment, un environnement fiscal, parafiscal et réglementaire encore trop contraignant pour les entreprises formelles, des lenteurs et la complexité de certaines procédures administratives, la multiplicité des licences d'affaires. " Il faut engager une réforme fiscale audacieuse, imaginative pour déboucher sur une fiscalité émergente. (... ) Nous insistons sur l'élargissement de l'assiette fiscale. Pour les PME, il faut une fiscalité souple adaptée à leur statut afin d'amener le secteur informel à basculer vers le formel ", a souhaité le président du patronat.

Les questions de l'accélération de l'industrialisation et de la promotion des champions nationaux ont également été évoquées. De même que le développement des compétences. " Nous devons disposer de structures plus performantes dotées de ressources financières confortables, pour financer la formation professionnelle. Sur ce dernier point, le Fonds pour le Développement de la Formation Professionnelle (FDFP), s'avère être un instrument important pour le secteur privé. C'est pourquoi, nous exhortons le gouvernement à améliorer le cadre règlementaire qui régit ce fonds et mieux, à accéder à la volonté du Comité de Gestion de l'institution qui est de finaliser la réforme qu'elle a entamée depuis 2007.

Organisation patronale de référence du secteur privé ivoirien et principal interlocuteur de l'Etat avec près de 250 mandats de représentation, la CGECI contribue aux recettes fiscales de la Côte d'Ivoire à hauteur de 80%. Elle regroupe plusieurs groupements professionnels issus des secteurs de l'industrie, de l'agriculture et de l'agro-industrie, des banques et assurance, des mines et du pétrole, des BTP, de l'enseignement, du secteur maritime et aussi de celui des TIC, sans oublier les secteurs de la distribution et des PME.

Cette année, a annoncé Jean-Marie Ackah, la 10ème édition de CGECI Academy se tiendra les 27 et 28 octobre 2022 au Sofitel Hôtel Ivoire d'Abidjan sous le thème " Quels partenariats pour valoriser le potentiel des entreprises en Afrique ".

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