Afrique: COP27 - Les crises actuelles ne peuvent servir d'excuse

Antonio Guterres , Secretaire General de l'ONU
11 Novembre 2022

La prise de parole du Secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a été un des moments forts de la COP27, qui a eu un démarrage lent - les négociateurs ayant mis plus de 40 heures à mettre sur table la question des pertes et des dommages de l'impact de la crise climatique dans les pays vulnérables.

Selon les données, ce sont environ trois milliards et demi de personnes qui habitent les pays vulnérables, incluant Maurice. Ces derniers réclament un mécanisme financier pour accéder à des fonds lors de catastrophes, telles que des inondations, qui détruisent leurs infrastructures et ont un impact social. La COP doit convenir d'une feuille de route pour prévoir des dispositions de financement climatique, dont la moitié doit être consacrée à l'adaptation.

"Nous avons désespérément besoin de progrès en matière d'adaptation, afin de renforcer la résilience face aux perturbations climatiques à venir. (... ) En même temps, nous devons reconnaître une dure vérité : il est impossible de s'adapter à un nombre croissant d'événements catastrophiques causant d'énormes souffrances dans le monde", a fait entendre le Secrétaire général de l'ONU à l'ouverture du sommet. Il demande, ainsi, aux gouvernements d'appliquer la taxe sur les bénéfices exceptionnels des entreprises de fossiles, et de donner cet argent à ceux qui font face à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie ainsi qu'aux pays qui subissent des pertes causées par les catastrophes climatiques.

Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU pour le changement climatique, s'est aussi penché sur l'importance de l'adaptation. Il a fait comprendre que "le programme d'adaptation décrit de multiples actions et combine les engagements des gouvernements et des parties prenantes non partisanes dans une vision et un plan communs". Il a rappelé : "Nous avons besoin de toutes les parties prenantes à bord pour faire face aux impacts actuels et futurs du changement climatique, et ceci est un excellent exemple de la façon dont cela peut se produire."

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Le Portugais Antonio Guterres a soutenu que pour accélérer l'adaptation à court terme, il faut entre 140 et 300 milliards de dollars des sources publiques et privées par an. Néanmoins, si l'on considère l'Afrique, sa part du financement privé pour l'adaptation au climat ne dépasse pas 11,4 milliards de dollars, ce qui ne représente que 3 %. Donc, il faudra multiplier cette somme par sept jusqu'en 2030.

Parallèlement, les émissions de gaz à effet de serre montrent une constante tendance à la hausse tout comme les températures mondiales. "Notre planète se rapproche rapidement des points de basculement qui rendront le chaos climatique irréversible. Nous sommes sur l'autoroute de l'enfer climatique, le pied toujours sur l'accélérateur", a souligné le Secrétaire général de l'ONU. Il a clamé que "les crises actuelles ne peuvent servir d'excuse à un retour en arrière ou à un écoblanchiment" mais doivent, au contraire, être "une raison pour une plus grande urgence, une action plus forte et une responsabilité effective."

Les pays sont appelés à faire un effort supplémentaire pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, conformément à l'objectif de 1,5 degré, et concernant ceux qui sont les plus riches, à fournir une assistance financière et technique, pour aider les autres pays dans la transition des énergies renouvelables. Il est considéré que les États-Unis et la Chine ont une responsabilité particulière à joindre leurs efforts pour la solidarité climatique.

À partir d'hier, les dirigeants mondiaux ont passé le relais aux fonctionnaires et aux ministres pour le reste des discussions. L'activité humaine étant la cause du problème climatique, elle doit en être la solution. Beaucoup estiment que la COP27 s'avérera tendue et difficile, avec peu de chances de parvenir à une percée.

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