Afrique Australe: La faim menace le nord du Mozambique, alerte le PAM

11 Novembre 2022

Si des fonds supplémentaires ne sont pas reçus de toute urgence, le Programme alimentaire mondial (PAM) sera contraint de suspendre l'aide vitale qu'il apporte à un million de personnes au Mozambique, au plus fort de la saison de la faim en février.

" La situation financière du PAM est préoccupante depuis un certain temps, et nous sommes maintenant à court d'options et toutes ces activités sont en danger ", a déclaré depuis la capitale mozambicaine, Maputo, Antonella D'Aprile, Représentante du PAM dans ce pays d'Afrique australe, lors d'une conférence de presse régulière de l'ONU à Genève.

Outre les difficultés à financer ses opérations d'aide alimentaire, le PAM est confronté à un manque de fonds pour le service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) qu'il gère au nom de l'ensemble de la communauté humanitaire. Le PAM a besoin de 51 millions de dollars pour continuer à fournir une aide vitale à un million de personnes et à assurer des services indispensables.

Forte insécurité alimentaire à Cabo Delgado

Ces problèmes financiers des humanitaires intervient alors qu' à Cabo Delgado, la province la plus touchée par l'insécurité alimentaire au Mozambique, la sécurité alimentaire continue de se détériorer. Près de 1,15 million de personnes dans la province font face à des niveaux d'insécurité alimentaire de " crise " ou d'" urgence ". " Les dernières données indiquent que la situation pourrait encore se détériorer ", a ajouté Mme D'Aprile.

%

Ces derniers mois, la violence s'est intensifiée avec " des attaques sans précédent dans les districts proches de sa capitale, Pemba, et dans la province voisine de Nampula ". Ce qui a obligé de plus en plus de personnes à fuir leurs villages.

Le nombre de personnes déplacées a quadruplé pour atteindre près d'un million de personnes au cours des deux dernières années.

Tout en lançant un appel aux donateurs pour un financement urgent, le PAM s'efforcera de maintenir l'aide vitale aux groupes les plus vulnérables tels que les enfants les plus sous-alimentés, les enfants souffrant de malnutrition, les femmes enceintes et les mères allaitantes.

Le PAM a dû réduire les rations ces derniers mois

En dépit de la violence généralisée, le PAM a fourni une aide d'urgence à un million de personnes déplacées, y compris dans des zones auparavant inaccessibles comme Macomia, Muidumbe, Nangade, Palma et Quissanga. Le PAM fournit également des compléments nutritionnels pour prévenir et traiter la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

Mais il a dû réduire les rations au cours des derniers mois. " Il y a beaucoup de personnes que nous pourrions ne pas être en mesure d'aider - à moins que des fonds supplémentaires ne soient reçus de toute urgence ", a fait valoir la Représentante du PAM.

Par ailleurs, le service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), géré par le PAM, est le seul service aérien disponible pour les travailleurs humanitaires dans la plupart des régions reculées du nord. En décembre 2020, suite à l'escalade de la violence et à la pandémie de Covid-19, le PAM a ouvert un pont aérien reliant les zones inaccessibles du nord.

Le service aérien a depuis transporté plus de 10.000 membres du personnel humanitaire et 70.000 kg de fret humanitaire - et effectué plus de 330 réinstallations de sécurité.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.