Réagissant aux propos tenus par l'ancien président de la chambre haute du Parlement congolais, Alexis Thambwe Mwamba, au cours d'une plénière du Sénat, le vice-gouverneur, Gérard Mulumba Kongolo wa Kongolo, a estimé que ce dernier n'était pas bien placé pour faire la leçon à l'Hôtel de ville de Kinshasa.
Le sénateur Alexis Thambwe Mwamba avait dernièrement indiqué, au cours d'une plénière, qu' après avoir visité au moins 90% des capitales africaines, Kinshasa était la ville la plus sale d'Afrique. " De par des fonctions que j'ai eu à exercer, j'ai certainement été dans plus de 90% des capitales africaines (... ) et je reste convaincu qu'il n'y a pas une capitale africaine qui soit plus sale que Kinshasa ", a fait remarquer le sénateur et ex-président de son institution. Il avait notamment fait allusion à des marchés pirates le long de la route de l'aéroport au centre-ville, estimant qu'un entrepreneur sérieux pourrait vite reprendre son avion et rentrer dans son pays à peine arrivé à Kinshasa.
Thambwe Mwamba avait, toutefois, appelé à un " sursaut " pour cette ville. " C'est une question simplement de volonté ", avait conclu le sénateur que certains pensaient qu'il aurait eu des difficultés à rentrer au pays, à l'issue de son voyage sanitaire à l'étranger, après son éviction à la tête du Sénat, compte tenu des enquêtes annoncées sur sa gestion de cette chambre du Parlement congolais.
Des sanctions contre certains bourgmestres
Des propos qui ont fait réagir le vice-gouverneur, Gérard Mulumba Kongolo wa Kongolo. Il a estimé que le sénateur Alexis Thambwe Mwamba n'était pas bien placé pour faire la leçon à l'Hôtel de ville de Kinshasa. " Que la ville soit sale ou pas, Thambwe Mwamba n'est pas la personne appropriée pour nous faire la leçon. Il a eu à travailler avec Mobutu et Joseph Kabila. Qu'il ait raison ou pas, il n'est pas la bonne personne ", s'est-il indigné sur les ondes de la Radio Okapi.
Le vice-gouverneur a, par ailleurs, annoncé des sanctions contre les autorités municipales. A l'en croire, 90% des bourgmestres des communes seront sanctionnés parce qu'ils ne travaillent pas, alors que leurs municipalités ont des moyens et font des recettes. " Elles ont aussi la rétrocession de la ville vers les communes ", a fait savoir Gérard Mulumba.
Rappelons que lors du conseil des ministres du 4 novembre, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avait dénoncé la mauvaise politique d'assainissement de la capitale congolaise. Selon son constat, la ville de Kinshasa est confrontée à un problème d'insalubrité, ses habitants vivant dans un environnement malsain, plein d'immondices et la majorité de caniveaux étant bouchée.
En 2019, le chef de l'Etat avait lancé l'opération "Kinshasa Bopeto" qui est le principal programme initié par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, afin de rendre la ville de Kinshasa salubre, en luttant contre les immondices qui jonchent les avenues et principales artères. Mais trois ans après, le constat reste amer et la situation ne semble pas s'être améliorée, si elle ne s'empire pas. Des marchés pirates, des immondices, des voies de canalisation bouchées, des constructions anarchiques, etc., qui caractérisent le déficit de politique d'assainissement de la ville, avec comme conséquences des inondations enregistrées à la moindre pluie qui entraîne des quartiers entiers sont sous les eaux.
