Tunisie: Un sentiment justifié

12 Novembre 2022

Le sentiment justifié que ressentent les Tunisiens à propos d'un pouvoir d'achat rogné et la baisse de leur niveau de vie à cause de l'envolée des prix ne doit pas être amplifié par un sentiment d'injustice en termes d'augmentation salariale largement généreuse vis-à-vis de certain corps de métiers tels que les banquiers ou les magistrats par rapport à celle proposée pour le secteur public ou pour les ouvriers agricoles.

L'importance de la Justice ou l'argument de la prospérité des institutions bancaires durant cette crise économique ne feront qu'exacerber les tensions populaires et les couches sociales vulnérables qui expriment leur lassitude à l'égard de l'inaction d'un gouvernement incapable d'imaginer des solutions pour réduire les écarts entre les catégories sociales, n'ayant dans son prisme que des mesures d'austérité et cherchant uniquement à satisfaire les négociateurs du FMI.

Pourtant, le gouvernement est appelé à dessiner les contours d'une nouvelle stratégie plus équitable moyennant des compensations sous forme de transferts sociaux ou d'autres mesures telles que la défiscalisation ou la baisse des charges sociales et d'une participation plus élargie dans l'assiette fiscale qui inclurait les circuits informels.

Certes, la solution la plus indiquée serait de rallumer les moteurs de la croissance d'une Tunisie qui doit se remettre au travail sans plus tarder et de mettre un terme aux grèves, aux sit-in et au blocage des sites de production. Il est grand temps d'aller beaucoup plus loin dans toutes les stratégies de relance économique tout en faisant des propositions très audacieuses en la matière pour pouvoir doper de nouveau le pouvoir d'achat des Tunisiens sans toutefois nuire à la compétitivité des entreprises, qui déjà ont les épaules frêles à cause des charges salariales supplémentaires qui les feront rejoindre le peloton des entreprises en faillite.

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Il est inadmissible que l'exécutif reste les bras croisés devant la flambée vertigineuse des prix et la pénurie des produits de base et des médicaments et de mettre en œuvre son plan de la levée de la subvention des carburants et des produits de base et envisage la cession de plusieurs institutions publiques, conformément aux diktats du Fonds monétaire international, sans apporter une bouffée d'oxygène aux plus démunis.

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