Madagascar: Conjoncture politique - Vers une opposition à deux vitesses

Après le divorce entre le Miara-Manonja Az Radio et le Miara-Manonja MBS, on assiste à celui de la Concertation nationale Alain Andriamiseza et la Concertation nationale CMT. Une image de l'ambiance qui règne au sein de l'opposition.

Le spectre de la division refait surface !

Les leaders de l'opposition n'arrivent pas à accorder leurs violons. À moins d'une année de la présidentielle, il semble que les stratégies ne sont plus les mêmes. La Concertation nationale qui devrait se tenir très prochainement a du mal à voir le jour. Pour cause, hormis l'opposition des tenants du pouvoir, deux tendances veulent tirer chacune sa couverture. D'une part, il y a celle dirigée par Alain Andriamiseza, vice-président de la plateforme Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara, RMDM, et d'autre part, celle qui est avec le Comité Mixte Technique (CMT). Ainsi, au lieu d'être le grand rassemblement pour toutes les forces vives de la nation afin de jeter les bases d'une nouvelle société et de mieux organiser les élections à venir, cette assise sème la division. " Deux tendances se divisent pour l'organisation de la concertation, tout comme l'opposition, mais à la fin, les objectifs sont probablement les mêmes. Il s'agit de deux démarches différentes parce que nous sommes convaincus qu'il ne faut pas rester sur l'amélioration du processus électoral ", a d'ailleurs indiqué Alain Andriamiseza ce jeudi.

Refondation

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Ainsi, un nouveau comité a vu le jour. Celui-ci est dirigé par les ténors du RMDM. " Pour nous, le problème de ce pays va au-delà de l'organisation des élections. Il faut faire une véritable refondation qui commence par le changement de la Constitution ", a continué Alain Andriamiseza. Ce néo-comité s'appelle d'ailleurs Comité pour la Refondation de la Nation ou Komity Fanorenana Ifotony. Et il n'attend pas la participation de la Fédération des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM) ou de l'Etat pour être à pied d'œuvre. " Avec ou sans l'Eglise et l'Etat, nous sommes déjà engagés pour effectuer cette refondation ", a-t-il poursuivi. Il faut s'attendre également durant les semaines à venir à la mise en place d'un GVTD pour les nostalgiques de la transition démocratique du début des années 1990.

Candidat unique

En dehors de l'organisation de cette concertation qui divise, les enjeux restent les élections à venir. Et à l'approche de chaque échéance électorale, des alliances se font tandis que d'autres se défont. La pratique politique qui a perduré dans le pays depuis le congrès de Tamatave en 1958 fait en sorte qu'il est difficile de nouer des alliances solides dans le camp de l'opposition, surtout dans un système électoral à deux tours. Même si des alliances circonstancielles se mettent souvent en place. On voit mal le Hery Vaovao ho an'i Madagasikara, le Tiako i Madagasikara, le TEZA ou encore le MFM choisir un candidat unique pour affronter Rajoelina. Avec l'égo de chaque leader, cela semble impossible. Ce qui facilitera la tâche du candidat du pouvoir.

Virginité politique

Il faudra trouver l'oiseau rare qui fera l'unanimité au sein de cette tendance. En attendant, le rapport de force reste incertain à environ 10 mois de la présidentielle. Même si le président Andry Rajoelina multiplie les inaugurations et les nouvelles promesses, tout n'est pas acquis pour lui. D'autres potentiels candidats comme Hajo Andrianainarivelo, Hery Rajaonarimampianina ou encore Siteny Randrianasoloniaiko, commencent également à se démarquer mais eux non plus n'ont pas de virginité politique qui pourra attirer plus d'électeurs. La physionomie politique de ces derniers mois indique que le nombre de candidats pour la prochaine présidentielle devrait être moins important que celui de 2018. Mais cette élection sera probablement une compétition ouverte.

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