Kenya: Abandon des charges contre le vice-président Rigathi Gachagua

C'est une victoire pour le vice-président kényan, Rigathi Gachagua. Il était visé par des charges pour corruption dans une affaire portant sur 60 millions de dollars. Ces charges viennent d'être abandonnées

Le bras droit du président, alors député, avait été inculpé, avec huit autres personnes ainsi qu'une société, en juillet 2021, de six chefs d'accusation, notamment blanchiment d'argent, acquisition frauduleuse de biens publics et conflits d'intérêts entre 2013 et 2020. Libéré sous caution, il rejetait ces accusations. Les procureurs avaient demandé, il y a quelques semaines, l'abandon des poursuites, évoquant un manque de preuves. Ils ont été entendus par le tribunal anti-corruption de Nairobi.

Le magistrat du tribunal anti-corruption de Nairobi, Victor Wakumile, reproche ainsi aux procureurs d'avoir engagé des poursuites sans disposer de preuves suffisantes.

Ce n'est pas la première affaire de corruption visant des personnalités politiques, proches du président William Ruto, à être abandonnée sous la nouvelle administration. Ces décisions soulèvent plusieurs critiques, notamment autour des motivations politiques, derrière ces levées d'accusations. Pour l'opposant Raila Odinga, c'est un signe de la volonté du pouvoir judiciaire de " danser au rythme de l'exécutif ".

Le camp Ruto, lui, dénonçait déjà des poursuites à visée politique. George Kinoti, ancien directeur des enquêtes criminelles, était notamment accusé par l'actuel président kényan d'utiliser sa position pour punir les politiques qui le soutenaient ou critiquaient le gouvernement Kenyatta. Il y a deux semaines, un enquêteur a d'ailleurs révélé avoir été contraint par Kinoti de fabriquer des preuves pour inculper Gachagua, sans avoir pu finaliser l'enquête.

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Le magistrat Victor Wakumile a précisé que l'affaire visant le vice-président et ses neuf coaccusés pouvait se retrouver à nouveau devant la justice si de nouvelles preuves venaient à émerger. En attendant, il a ordonné que la caution d'environ 98 000 euros payée par Rigathi Gachagua lui soit restituée ainsi que son passeport.

Rigathi Gachagua, dans une affaire différente, a été condamné, en juillet dernier, à rendre à l'État kényan l'équivalent de 1,7 million d'euros d'argent public, une somme reçue de la part de diverses agences gouvernementales, d'après l'accusation, sans preuves, de services fournis en échange et dont Gachagua n'a pas été en mesure d'expliquer la provenance. Il avait alors critiqué la décision, dénonçant un " simulacre de procès " et fait appel.

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