Afrique: La libération d'un otage au Mali met l'Afrique à la Une des médias thaïlandais

Bamako capitale du Mali

En Thaïlande, le pays se passionne pour l'histoire d'un médecin pris en otage au Mali et récemment libéré. L'occasion pour des millions de Thaïlandais de s'intéresser à l'Afrique, un continent dont ils n'entendent pas souvent parler.

Il s'appelle le docteur Song, littéralement " docteur numéro deux ", et c'est une star des réseaux sociaux thaïlandais grâce à sa chaîne YouTube sur laquelle il diffuse des vidéos de ses voyages sur tous les continents.

Agé de 49 ans, l'homme grand et athlétique est en fait chirurgien esthétique. Il partage son temps entre injections de botox dans le milieu des stars de la télévision thaïlandaise et sauts en parachute au-dessus de l'Himalaya.

Et l'Afrique était le continent qu'il voulait découvrir. Il avait prévu un voyage de trois semaines au Mali, Burkina Faso, Tchad et Niger. Mais il a été pris en otage fin septembre dans la ville de Kemparana, ville malienne proche de la frontière avec le Burkina Faso. Après un mois de négociations discrètes et le paiement d'une rançon de 100 millions de FCFA, il est rentré chez lui sain et sauf.

Traitement médiatique quasi inexistant

La façon dont les médias thaïlandais ont couvert cette histoire a été très différente du traitement habituel des prises d'otage de ressortissants de pays occidentaux. L'affaire a d'abord été très discrète. Il n'y avait aucune mention de la prise d'otages dans les médias alors que l'homme fréquente le milieu de la télévision. Et aujourd'hui encore, après sa libération, on ignore tout de l'identité des ravisseurs ou du groupe auxquels ils appartiennent.

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Le gouvernement, lui, n'a pas confirmé si de l'argent public avait été utilisé pour payer la rançon ou si la famille avait dû participer. Le ministère des Affaires étrangères explique vouloir conserver la confidentialité de ces informations afin de ne pas encourager les enlèvements de ressortissants thaïlandais.

Mais cela n'a pas empêché le docteur Song de donner, deux jours après son retour, une conférence de presse dans sa clinique esthétique. Lors de cette déclaration, il a raconté les conditions de sa détention, pendant laquelle il était enchaîné et devait " boire l'eau de la rivière qui sentait le pétrole ". Il a fait salle comble chez les médias thaïlandais.

L'Afrique à la Une

Les Thaïlandais s'intéressent beaucoup à cette histoire et tous les médias ont fini par en parler. Une manière également de parler de l'Afrique, un continent qui n'est quasiment pas couvert par la presse locale. On peut même dire qu'une bonne partie, si ce n'est la majorité des Thaïlandais, n'avaient jamais entendu parler du Mali ou du Burkina Faso avant cette histoire. Et il y a une forte curiosité pour ces pays inconnus.

Juste après la libération du docteur Song, de nombreux journaux ou programmes de télévision avaient pour titre : " Découvrez le Mali, le pays où le docteur Song a été enlevé ", suivi de considérations mi-touristiques, mi-économiques sur le pays. Certains Thaïlandais se sont donc mis à rêver de l'Afrique. En Thaï, le nom " Mali " signifie la fleur de jasmin.

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