Madagascar: Attentat contre Naina Andriantsito-haina - Un acte condamné par l'opinion

La tentative d'assassinat contre le maire d'Antananarivo ne laisse personne indifférent. L'enquête sur cette affaire est ouverte et les investigations seraient déjà très poussées.

Les faits se seraient déroulés aux environs de 8 heures 30 minutes, hier. L'information a été partagée sur Facebook, environ une heure plus tard, par l'intéressé lui-même. Sur le compte Facebook officiel de Naina Andriantsito-haina, maire de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), on peut lire ainsi, "ma personne physique a été prise pour cible, ce matin, par deux tireurs en casque intégral munis d'armes sur un scooter de couleur noire, pendant ma descente sur terrain. La voiture est criblée de balles au niveau de la fenêtre côté conducteur. Heureusement, le véhicule est blindé et nous sommes sains et saufs [dans la version malgache de la publication, il est indiqué que le maire était avec un ami dans le véhicule]. Les assaillants ont pris la fuite mais l'enquête a déjà commencé".

Sur les photos qui accompagnent la publication faite sur le compte officiel du maire de la ville des mille, les impacts de balles sur la vitre côté conducteur du véhicule tout terrain de couleur blanche, sont nets. De prime abord, au moins deux coups de feu ont été tirés. À s'en tenir aux photos publiées sur la page Facebook du maire Andrian-tsitohaina, la scène s'est déroulée sur une piste relativement isolée. L'endroit se trouve sur le chemin entre le Rova d'Ilafy et le panoramique d'Amba-tobe, selon les informations. Contacté, le contrôleur général de police Fanomezan-tsoa Randrianarisoa, ministre de la Sécurité publique, affirme qu'il "condamne fermement cet acte".

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Condamnation avec vigueur

Le membre du gouvernement ajoute que "l'enquête est déjà très poussée". Il n'a pas voulu en dire davantage, pour préserver le secret de l'enquête. Sur son compte Facebook, Lalatiana Rakoton-drazafy Andriatonga-rivo, ministre de la Communi-cation et de la culture, également, porte-parole du gouvernement, elle aussi, a réagi à cet attentat contre le maire de la capitale. Avec des mots personnels et soulignant son amitié avec le maire d'Antananarivo, la ministre de la Communication et de la culture publie, "gloire à Dieu qui est notre refuge et notre protection, tu es sain et sauf". La porte-parole du gouvernement ajoute, "nous condamnons avec vigueur cet acte odieux". Outre les membres du gouvernement, l'annonce de cet attentat contre le maire d'Antananarivo a suscité des réactions de la part d'acteurs politiques.

Tous sont unanimes et affirment que ce genre d'acte n'a pas lieu d'être dans un État républicain. Dans la cascade de réactions qui inondent les réseaux sociaux suite à la tentative d'assassinat contre Naina Andriantsitohaina, l'hypothèse d'une motivation politique est avancée par certains. Il y a ceux qui pensent, en effet, qu'il pourrait s'agir d'un acte perpétré par des personnes mécontentes de la politique menée par le maire dans la ville des mille.

D'autres songent à des représailles ou tentatives d'intimidation par d'éventuels adversaires. Tout en condamnant les faits, un politicien pointe du doigt les punchlines du patron de la CUA sur les réseaux sociaux. Le premier magistrat de la capitale, particulièrement actif sur Twitter est effectivement adepte des punchlines dans ses publications. Il a une manière propre à lui d'aborder les sujets publics. Seulement, dans un État qui se veut être républicain, les piques et les satires sont des manières de s'exprimer et même de se démarquer dans les débats politiques. En politique, par ailleurs, les acteurs mettent en avant leurs idées, convaincs et s'illustrent par les verbes. Les divergences de vue ou d'intérêts d'ordre politique ne justifient en rien une tentative d'assassinat.

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