Congo-Brazzaville: Parti congolais du travail - Une marche féminine en mémoire de Joséphine Mountou Bayonne

Les femmes du Parti congolais du travail (PCT) ont organisé, le 13 novembre à Brazzaville, une marche silencieuse pour rendre un vibrant hommage à la sénatrice Joséphine Mountou Bayonne, l'icône congolaise de la lutte pour l'émancipation des femmes, décédée le 24 octobre dernier à Paris, en France.

La marche silencieuse a été initiée par Esther Ahissou Gayama, secrétaire permanente du PCT à la Condition féminine, à l'Enfance et à la Famille. Plus de trois cents femmes, cadres, membres et sympathisants du PCT ont pris part à cette marche pour témoigner leur amour à la sénatrice Joséphine Mountou Bayonne, première congolaise ayant inscrit son nom sur la liste d'or des femmes engagées pour l'émancipation du genre.

Vêtues de tee-shirts blancs arborant l'effigie de la défunte, les femmes du PCT, en première ligne Esther Ahissou Gayama, Jacqueline Lydia Mikolo, Belinda Ayessa, ont marché sur environ deux kilomètres. Elles sont parties du siège social du parti à Mpila, situé non loin de la Sclog, à la rue Mfoa au rond-point Poto-Poto où se tient la veillée mortuaire, en passant par la pointe hollandaise et l'avenue de France.

A cet effet, certaines d'entre elles ont livré de témoignages sur la personnalité de l'illustre disparue. Une femme politique assez rare pour laquelle elles se sont appelées à suivre l'exemple.

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" Joséphine Mountou Bayonne m'a marquée de manière particulière lorsqu'en 2011 j'accède au secrétariat permanent du PCT. A peine venue, elle m'a confié la mission d'organiser le congrès de dissolution de l'Union révolutionnaire des femmes des femmes du Congo. Elle m'a confié, ensuite, l'organisation du congrès constitutif de l'Organisation des femmes du Congo. Tâches auxquelles j'ai réussi grâce à son soutien. "Seule la lutte libère" est l'un des slogans emblématiques qu'elle nous a laissés avec d'autres femmes engagées, entre autres, Marie Eleka, Emilienne Botoka, Micheline Ngolengo et Thérèse Ebonga ", a témoigné Esther Ahissou Gayama.

Pour Ida Victorine Ngampolo, l'illustre disparue était d'une constance inédite dans ses convictions politiques. " Ce qu'il faut retenir de maman Joséphine Mountou Bayonne, c'est qu'elle était constante dans le parti et a résisté contre vents et marrées. Certaines n'ont pu l'être et ont fini par quitter le navire. Certaines de nos collègues ont occupé des hauts postes, au sein du parti comme au niveau du gouvernement. Mais elle et moi, malgré tout, sommes restées fidèles au parti pour lequel j'ai adhéré en 1970 et elle en 1974 ", a-t-elle assuré.

Pour le sénateur Gabriel Oba-Apounou, avec qui ils ont géré les organisations de masse, la défunte était de beaucoup dans la survie du PCT pendant les moments difficiles.

" Joséphine Mountou Bayonne a appartenu à un groupe trilogique composé de l'Union de la jeunesse socialiste congolaise, l'Union révolutionnaire des femmes du Congo et de la Confédération syndicale congolaise. Le PCT doit son existence à ces trois forces politiques, qui ont su résister lorsqu'il était attaqué. Maman Joséphine, Michel Bokamba-Yangouma et moi étions des complices, en tant que dirigeants de ces organisations de masse. Face à tout mouvement qui menaçait le PCT, elle s'est tenue debout comme une brave femme avec notre complicité ", a souligné Gabriel Oba-Apounou.

Décédée en France, à l'âge de 93 ans, Joséphine Mountou Bayonne était la première femme après les indépendances à mener un combat acharné au profit des droits et de l'émancipation des femmes. Ainsi, pendant environ cinq décennies, elle était devenue une icône, un guide et un modèle à suivre pour les femmes de la sphère politique, aussi bien pour celles militant dans le PCT que celles d'autres obédiences politiques.

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