Le procès de Vidiye Tshimanga s'est ouvert à Kinshasa, pour " corruption passive ", offenses envers le chef de l'État et " trafic d'influence " après avoir été piégé par des faux investisseurs. Des faits révélés par une vidéo, où on voit l'ancien stratège du président Félix Tshisekedi proposer un accès aux mines en échange d'une commission. À l'ouverture du procès, ses avocats ont récusé le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, car selon eux, les faits avaient été commis à Londres.
Crâne rasé, un masque anti-Covid-19 voilant la moitié de son visage, Vidiye Tshimanga s'est présenté devant les juges. L'audience à peine ouverte, ses avocats ont notamment contesté la compétence du tribunal, car selon eux, les faits ont été commis à l'étranger.
Nous avons aussi fait voir au tribunal que la requête qui le saisissait, affirme Maitre Arthur Bomana. Il y a des préalables à savoir la plainte préalable de la partie lésée ou la dénonciation de l'autorité publique du pays où ces infractions seraient commises.
Pour le procureur, dans cette affaire, c'est l'État congolais qui est victime. Quant aux offenses envers le chef de l'État, la plainte de celui-ci n'est pas nécessaire. Il soutient aussi que l'infraction de " corruption " est partie de Kinshasa avant d'autres rencontres virtuelles entre Vidiye Tshimanga et les prétendus investisseurs.
Les avocats de l'accusé estiment qu'il n'y a pas lieu de procès pour les griefs de " corruption " et de " trafic d'influence " puisque les faits n'ont pas été commis. Un argument que le procureur a balayé d'un revers de main :
On n'est pas en présence d'une infraction matérielle. La loi incrimine et réprime les procédés et l'intention. En sollicitant des dons, des retro-commissions, le prévenu a déjà procédé. Même si on a pas donné de l'argent, même s'il n'y a pas eu d'offre ni de don, on n'a pas besoin du résultat pour punir.
Les juges doivent se prononcer dans dix jours sur les exceptions soulevées avant l'audition de Vidiye Tshimanga, pour le débat sur le fond.