Congo-Brazzaville: Hommage à Calissa Ikama - Un concours de lecture "Relais" pour commémorer l'événement

" Calissa Ikama, 15 ans après, quel héritage ? ", c'est le thème du quinzième anniversaire de la disparition de la plus jeune écrivaine congolaise, décédée à l'hôpital de l'Institut Curie en novembre 2007. La fondation portant son nom a commémoré cet anniversaire avec la communauté éducative dans l'amphithéâtre Laurent-Koy de l'école Camara-Laye.

La cérémonie commémorative s'est déroulée en plusieurs étapes. Tout a débuté par le son de cloche à 5 h du matin (heure à laquelle Calissa Ikama avait rendu l'âme) à l'Église Jésus ressuscité du Plateau des 15 ans, suivi du dépôt de gerbes de fleurs au cimetière du centre-ville. L'activité phare a été le lancement de la première édition du concours de lecture "Relais". Un concept inspiré du tennis. Le but étant d'appliquer les règles du tennis à la lecture.

Ce concours a suscité l'engouement de plusieurs élèves, car c'est un concours qui les motive à la lecture. La commémoration, qui a porté sur le thème " Calissa Ikama, 15 ans après, quel héritage ? ", a permis aux membres de la fondation Calissa-Ikama de se remettre en question. En effet, au fur et à mesure que les années passent, ils réalisent qu'ils ont arrêté pratiquement les activités sur le terrain, avec pour conséquence l'oubli peu à peu de ce qu'a été Calissa Ikama. En posant la question sur l'héritage, l'objectif est de remettre la machine sur les rails.

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Bien avant la finale du concours de lecture "Relais", il y a eu de l'animation culturelle avec la prestation du groupe cinématographique Afro ciné juvénil, de Miryam Otete et Mwezi Loubaki, à travers une scène tirée du roman "Le revers nous épie" de Calissa Ikama, jouée par sept acteurs de ce groupe ; la projection de la vidéo de la cinquième édition de la mort de Calissa Ikama, puis l'intervention de la présidente de la fondation Calissa-Ikama, Edith Yolande Ketta-Mbanguyd. Prenant la parole, elle a exprimé sa joie de célébrer les quinze ans de cette fondation parmi ces élèves. " Aujourd'hui, si elle était encore parmi nous dans ce monde, elle allait encore s'éclore. C'est à vous précisément ici présents, de pouvoir nous démontrer que vous avez les grandes capacités, parce que l'avenir de demain, c'est vous. Et les écrivains, les cinéastes, les cadres, les ministres de demain c'est vous, et nous sommes derrière vous pour vous accompagner. Demain vous mènerez à bien l'œuvre qu'a laissée Calissa et nous allons ensemble combattre l'ennemi qu'est le cancer pour qu'on ne parle plus de ça, parce qu'il y a des militants, des engagés du cœur, d'amour qui sont prêts à mener cette bataille pour que nous puissions vaincre cet ennemi qu'est le cancer. Ceci dit, je souhaite à toutes et à tous joyeux anniversaire de la fondation Calissa-Ikama ", a-t-elle orienté les élèves.

Quant à la finale de la première édition du concours de lecture "Relais", opposant les écoles Camara-Laye et Joseph Perfection éducation, le mérite est revenu aux lionnes de Camara-Laye au détriment des blacks-panthers de Joseph Perfection éducation. Le rendez-vous est pris pour la deuxième édition en 2023.

Un parcours de genie

Notons que Victoria Calissa Ikama Ngalla a connu un parcours de génie. Actrice de théâtre, écrivaine, c'est en 2005, alors qu'elle n'avait que 12 ans, qu'elle a écrit son premier livre intitulé "Le triomphe de Magalie". Une histoire extraordinaire qui met en scène plusieurs personnages. A l'âge de 13 ans, elle est intronisée officiellement écrivaine par les écrivains du Congo. A 14 ans, elle a commencé le dernier combat de sa vie, le combat contre le cancer. Malheureusement, le 11 novembre 2007, elle va perdre ce combat. Elle a laissé plus d'une quarantaine de titres. En dehors du roman "Le triomphe de Magalie", elle écrivait un deuxième roman qui s'intitule "Le revers des épies ", puis beaucoup de manuscrits.

Les objectifs de Calissa Ikama étaient clairement définis dans sa tête. C'est ainsi qu'elle avait écrit : " La vie est simple mais ne la compliquez pas. C'est étrange, je n'ai jamais eu confiance en moi. J'ai des ambitions, des rêves et des choses incroyables à réaliser, mais il faut d'abord que je la prépare, cette route... ". Comme si elle voulait donner une suite à cette déclaration, quelques heures avant de rendre l'âme, Calissa a peint un paysage (une route) pendant plus d'une heure et trente minutes, avec beaucoup d'enthousiasme, de coopération et d'amour. Sur ce tableau, elle illustre la route qui est certainement celle qu'elle s'était engagée à préparer pour réaliser ses rêves et atteindre ses ambitions. Elle semble s'y être représentée sous forme d'un arbre différent des six autres qui jalonnent la route. Et, le nombre d'arbres semble ne pas avoir été choisi par hasard : il révèle visiblement une partie de sa vie familiale. Sa famille qu'elle a beaucoup aimée. Après avoir peint ce tableau, Calissa s'est endormie pour ne plus se réveiller, à l'hôpital de l'Institut Curie, à 5h30 du matin.

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