Avec sa double casquette, le président sénégalais, Macky Sall, et président de l'Union africaine (UA), participe au sommet du G20, les 15 et 16 novembre à Bali, en Indonésie.
Le sommet de Bali coïncidant avec la deuxième semaine de la COP27, Macky Salla devrait, entre autres, évoquer avec les dirigeants du G20 les " partenariats pour une transition énergétique juste " que plusieurs pays africains négocient avec les pays riches. Outre le décaissement de nouveaux financements climatiques en faveur des pays africains, les défis auxquels fait face l'Afrique depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien (dont la crise alimentaire) devraient également être au centre des discussions que tiendra le président de l'UA. Sur le thème " Se rétablir ensemble, se rétablir plus solidement ", le sommet du G20 abordera, entre autres, trois priorités, notamment l'architecture mondiale de la santé, la transformation numérique et la transition énergétique durable.
Le président indonésien et président en exercice du G20, Joko Widodo, avait porté, depuis juillet dernier, une invitation à l'UA à ce sommet, afin " de discuter des problèmes du monde de manière plus approfondie, grâce aux voix des pays qui sont confrontés à de nombreuses difficultés alimentaires, économiques et financières, notamment en Afrique ", avait indiqué la ministre des Finances indonésienne, Sri Mulyani Indrawati. La présence de dirigeants de l'UA au G20 de Bali pourrait contribuer à réduire les tensions entre pays occidentaux et Russie et à augmenter les chances d'un accord sur la gestion de la crise alimentaire et énergétique mondiale, selon certains analystes.
L'UA réclame un siège permanent au G20
Lors de la réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 à mi-juillet à Bali, les grands argentiers ont échangé sur des réponses à la crise alimentaire et énergétique mondiale, et sur l'envolée de l'inflation. Mais tout accord a été rendu impossible par la confrontation entre les pays occidentaux qui ont dénoncé l'impact de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et Moscou qui estime que les sanctions occidentales à son encontre sont à l'origine desdites crises. L'Indonésie a subi de fortes pressions de la part des Occidentaux pour exclure la Russie du sommet, en réaction à la guerre en Ukraine, mais Jakarta a résisté, arguant que le pays hôte du sommet devait rester neutre. En contrepartie, le président ukrainien, dont le pays n'est pas membre du G20, a été invité par l'Indonésie. Toujours en juillet dernier, les ministres des Finances et de l'Économie de l'Égypte, du Ghana et du Sénégal ont plaidé pour l'octroi d'un siège permanent à l'UA au sein du G20, pour mieux faire entendre la voix de l'Afrique dans cet organe de gouvernance mondiale.
Dans une lettre adressée aux grands argentiers du G20, les ministres des Finances égyptien, Mohamed Maait, et ghanéen, Ken Ofori-Atta, avaient expliqué que " la présence de l'Afrique en tant que membre permanent par l'intermédiaire de l'Union africaine renforcera le G20. Augmenter la représentation du continent dans les délibérations du G20 permettra une continuité et un engagement plus réactif ". Le G20 est un organe de gouvernance mondial qui réunit les vingt économies les plus grandes qui affichent la croissance la plus rapide (dix-neuf pays plus l'Union européenne). Ses membres représentent environ 80% du produit intérieur brut mondial, 60% de la population de la planète et 75% du commerce à l'échelle internationale. L'Afrique du Sud est jusqu'ici le seul membre permanent du G20 issu du continent africain.
