Maroc: Marina Foïs - "Une comédie est plus dure à faire qu'un drame"

Marrakech — La brillante actrice franco-italienne Marina Foïs a affirmé, lundi à Marrakech, qu'une "comédie est beaucoup plus difficile à faire qu'un drame", parlant de son désir de "se réinventer" à travers des aventures cinématographiques dans de nouvelles cultures.

"Je vois la comédie au-dessus de tout... Il est très compliqué de jouer dans une comédie et très difficile de l'écrire", a confié l'actrice qui a commencé sa carrière dans Les Robins des Bois (1996), lors d'une rencontre avec les cinéphiles dans le cadre du programme "In Conversation with ... ", une tribune d'échanges avec les stars du 7éme art qui se sont donné rendez-vous à la 19e édition du Festival international du film de Marrakech, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Déplorant le fait que la comédie est "parfois sous-estimée", la vedette d'Astérix & Obélix - Mission Cléopâtre (2002) a dit tout son amour pour ce genre cinématographique, qui permet aux acteurs de "franchir les frontières qui font peur aux autres".

Cependant, elle a relevé que le travail d'acteur est animé par cette recherche perpétuelle de contraste. "Quand on fait un drame, il faut trouver l'humour et la comédie dans le drame, et quand on fait une comédie, il faut trouver le drame", a-t-elle expliqué, affirmant que "la vie est intéressante parce qu'elle est contrastée".

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Dans ce sens, la vedette de "Ils sont vivants" (2021) a indiqué que plusieurs acteurs ont été offerts la possibilité de se balader entre les deux genres, déplorant toutefois le fait qu'on "donne beaucoup de rôles sérieux à des acteurs comiques, mais on offre moins d'opportunités à des acteurs dits sérieux de faire des comédies, et c'est dommage".

Evoquant ses aventures hors l'Hexagone, Foïs parle d'une occasion de "se réinventer" et de mettre les compteurs à zéro. "Ça fait beaucoup de bien de se retrouver à l'étranger avec des équipes qui parlent une autre langue et qui ne vous connaissent pas", a-t-elle dit.

Mettant en avant ses expériences au Brésil, en Italie et en Espagne, l'actrice qui s'est illustrée cette année à "As bestas" de Rodrigo Sorogoyen a indiqué que "jouer dans une autre langue est très agréable parce que ça rajoute une petite difficulté technique, qui, une fois surmontée, crée une nouvelle opportunité".

"Toutes les contraintes techniques sont en fait l'occasion de se renouveler. C'est très excitant d'aller voir une culture différente et d'expérimenter une autre manière de faire", a-t-elle expliqué, soulignant que "le pire ennemi de notre métier est la routine".

Passer derrière la caméra ? "Non, non, non... pour une raison très simple : plus je fais du cinéma et plus je rencontre des grands metteurs en scène, je sais que c'est un métier que je ne saurais pratiquer (... ) C'est un métier difficile et ce n'est pas le mien".

"Je n'ai pas de frustration par rapport à la place où je suis, elle est la mienne, elle me va, elle me plaît... ", a-t-elle assuré, enchainant : "quand je lis un scénario, je pense à l'histoire et aux gens qui vivent cette histoire. J'ai une lecture d'actrice et je ne peux pas produire des images".

L'actrice, très active en 2022 avec deux nouveaux obus "En roue libre" de Didier Barcelo et "L'Année du requin" de Zoran et Ludovic Boukherma, a conclu en estimant qu'un bon acteur est celui qui "se rend disponible à une histoire, à un personnage, à un plateau et à un metteur en scène dont le regard sur l'acteur qui impacte la performance".

Pour Marina Foïs, ses performances dramatiques ont été saluées par quatre nominations au César de la meilleure actrice : pour Darling (2008), Polisse (2011), Irréprochable (2017), et L'Atelier (2018).

Outre Marina Foïs, le programme "In Conversation with ... " accueillera l'acteur indien Ranveer Singh, la réalisatrice française Léos Carax, l'actrice et réalisatrice française Julie Delpy, la réalisatrice française Julia Ducournau, deuxième réalisatrice à recevoir la Palme d'Or de l'histoire du Festival de Cannes, et le réalisateur et poète américain Jim Jarmusch.

Seront également de la partie, le compositeur franco-libanais oscarisé Gabriel Yared, l'éminent acteur britannique Jeremy Irons, le réalisateur iranien deux fois oscarisé Asghar Farhadi et le réalisateur suédois Robin Östlund.

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