Il y a vingt ans que Médecins sans frontières (MSF) est impliqué dans la lutte contre le Vih/Sida, une maladie qui fait encore partie des plus mortelles en RDC. Plus de 14 000 malades sont morts l'an dernier dans le pays.
Lorsque les équipes de MSF ouvrent en mai 2002 le tout premier centre de traitement gratuit dans la commune de Lingwala à Kinshasa, la situation est critique : plus d'un million d'hommes, femmes et enfants vivent alors avec le VIH en RDC, et le virus y tue entre 50 000 et 200 000 personnes chaque année, selon l'Onusida. Malgré des progrès considérables enregistrés en RDC au cours des vingt dernières années, des problèmes majeurs subsistent, notamment l'accès au dépistage et au traitement.
" Aujourd'hui, nous avons quand même autour de 440 000 patients qui sont sous traitement ARV [antirétroviraux, NDLR], nous avons autour de 14 000 patients qui sont décédés alors qu'en 2002, c'était autour de 100 000. C'est vraiment un anniversaire qui a un goût amer parce que derrière cet arbre de réussite se cache une grande forêt de défis, regrette Bonard Kiala, chef adjoint du projet de riposte contre le VIH/SIDA pour MSF en RDC, au micro de notre correspondant, Pascal Mulegwa.
Aujourd'hui, le dépistage n'est pas accessible à tout le monde. Nous avons aussi des problèmes par rapport aux enfants : les statistiques montrent que 2/3 des enfants de moins de 14 ans ne sont pas pris en charge. Aujourd'hui, cette mesure de charge virale n'est pas accessible à toutes les personnes vivant avec le VIH.
Des efforts ont été fournis, mais nous disons que ces efforts ne sont pas suffisants, nous devons encore prendre les devants pour accélérer cette riposte, il ne faut pas qu'on continue à regarder des morts inutiles liés au VIH/sida. "