Ghana: "La colère et la frustration de la population sont en hausse", préviennent les évêques

Accra — Corruption, crise économique, catastrophes environnementales liées à l'exploitation minière illégale et risques potentiels d'extension des activités djihadistes à partir des pays voisins. Tels sont les problèmes auxquels le Ghana est confronté, soulignés par les évêques locaux dans leur déclaration publiée à l'issue de leur assemblée plénière tenue à Donkokrom.

Le Ghana, un pays considéré comme l'un des plus stables d'Afrique de l'Ouest, est actuellement en proie à "un coût de la vie élevé, une inflation en hausse, le chômage des jeunes, la corruption, une criminalité croissante, l'exploitation minière illégale (galamsey), des institutions gouvernementales faibles et inefficaces, des projets gouvernementaux abandonnés et inachevés, une culture de l'impunité, la traite des êtres humains et les enlèvements", selon les évêques.

"En raison de graves difficultés économiques, les Ghanéens sont de plus en plus en colère, frustrés et désabusés", indiquent les évêques, qui appellent à une action urgente "pour éteindre la colère et la frustration de la population".

La colère et la frustration sont également alimentées par la corruption des fonctionnaires. "Nos appels précédents sur cette question ne semblent donner aucun résultat positif. Nous réaffirmons que la corruption dans tous les aspects de la vie ghanéenne n'est pas seulement perçue, mais qu'elle est très répandue", déclarent les évêques, qui appellent à un effort accru pour identifier les corrompus et récupérer les fonds volés.

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Le phénomène du " galamsey " a été récemment dénoncé par les différentes confessions chrétiennes (voir Fides 17/10/2022). Dans leur message, les évêques insistent sur la nécessité de cibler ceux qui financent l'exploitation minière illégale : "Nous demandons instamment aux agences compétentes responsables de la protection et de la conservation de nos ressources naturelles de poursuivre ceux qui financent des activités qui causent de graves dommages au pays, telles que l'exploitation minière illégale (galamsey).

Enfin, les évêques mentionnent le conflit oublié de la région de l'Upper East, à la frontière avec le Burkina Faso: "Il semble que le conflit et l'insécurité à Bawku disparaissent progressivement du radar du gouvernement. "La ville est devenue une pâle ombre d'elle-même, les secteurs de l'éducation, de la santé et du social étant négativement affectés par l'exode des enseignants, des infirmières et des hommes d'affaires de la région.

Dans cette région du nord-est du Ghana, à la frontière avec le Togo à l'est et le Burkina Faso au nord, les populations Mamprusi et Kusasi s'affrontent depuis des années pour des questions de propriété foncière (voir Fides 13/4/2022). "Il faut prêter attention au sort des habitants qui restent dans la ville en veillant à ce qu'une solution durable soit trouvée au conflit pour éviter que Bawku et ses environs ne deviennent un possible tremplin pour les groupes terroristes opérant dans les pays voisins", soulignent les évêques.

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