Madagascar: Drame d'Ikongo - Une commission d'enquête parlementaire en place

L'Assemblée nationale donne son feu vert pour la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur le drame d'Ikongo. Quinze députés mèneront des investigations sur terrain prochainement.

Découvrir la vérité. Voilà le but affirmé de la commission d'enquête parlementaire mise en place à l'Assemblée nationale. Une entité dont la mission est de mener des investigations parlementaires sur le drame d'Ikongo.

La proposition de résolution pour la mise en place de cette commission d'enquête parlementaire a été initiée par le député Brunelle Razafin-tsiandraofa, vice- président de l'Assemblée nationale et élu du district d'Ikongo. Elle a été adoptée en séance plénière, hier. Ils seront quinze députés à composer cette entité, dont la mission mise en avant est de "découvrir la vérité" sur le drame du 29 août. Une composition dont la répartition se fera selon l'équilibre des forces politiques au sein de l'institution de Tsimbazaza.

Sur les quinze députés qui mèneront l'enquête sur terrain à Ikongo prochainement, dix sont issus du groupe parlementaire "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (IRD), deux du groupe "Tiako i Madagasikara" (TIM), deux autres sont membres du Groupe parlementaire uni pour la Répub-lique (GPR), et un député indépendant complète l'équipe. Au regard des précédentes commissions d'enquête parlementaire, ces députés seront appuyés par des Officiers de police judiciaire (OPJ), dans leurs investigations. Le drame d'Ikongo a mis en émoi le pays et a eu des échos à l'international.

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Les faits remontent au 29 août. Dans la matinée de ce lundi noir, une foule avait "pris d'assaut", la caserne de la gendarmerie d'Ikongo, selon les récits officiels. Elle aurait tenté d'arracher aux gendarmes des individus accusés du rapt d'un enfant albinos, ainsi que de l'assassinat de ce dernier et de sa mère. Une vindicte populaire aurait été la finalité de cette action, toujours selon les récits officiels.

Versions opposées

La foule d'assaillants se serait alors ruée vers la caserne de la gendarmerie. En réponse, les gendarmes, avec des éléments de la police et des pénitentiaires en renfort, avaient fait feu. Cette tragédie a fait onze morts et une vingtaine de blessés. Deux versions s'opposent sur les circonstances du drame. Les Forces de défense et de sécurité (FDS), avancent l'argument de "la légitime défense et de la protection d'un site classé zone rouge".

Durant une conférence de presse où il a avancé les résultats d'une enquête interne menée par les bérets noirs, le 16 septembre, le général Serge Gellé, secrétaire d'État à la gendarmerie nationale, a soutenu qu'il s'agissait "de rétablir l'ordre puisqu'il fallait reprendre en main une situation de trouble à l'ordre public.

Ce genre de cas impose l'usage de la force". Il a défendu, par ailleurs, que les éléments sur terrain avaient procédé à un usage de la force graduée, "suivant les instructions et les moyens à leur disposition". À l'Assemblée nationale, hier, le député Razafin-tsian-draofa a formellement contredit la version des FDS. "J'affirme haut et fort qu'il s'agit bel et bien d'une tuerie", scande l'élu d'Ikongo.

Selon ses dires, il détient des images qui démontrent que les habitants de sa circonscription n'auraient pas violé la zone rouge. Le vice-prési-dent de la Chambre basse conteste aussi la version selon laquelle, le 29 août, à Ikongo, la foule avait l'intention de perpétrer une vindicte populaire. Pour le député Razafin-tsian-draofa, l'enquête parle-mentaire mettra en lumière la vérité et déterminera le niveau de responsabilité de chaque acteur du drame.

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