Dans le souci de faire prévaloir une concurrence saine au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), les pays africains travaillent à la mise en place d'une autorité de la concurrence.
OUAGADOUGOU- Dans le contexte de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine ((Zlecaf), la concurrence peut s'avérer rude. Dans cette perspective, une autorité de la concurrence verra bientôt le jour pour réguler le marché, a indiqué Alain Ado Olivier Angaman au cours d'un atelier d'information et de sensibilisation des journalistes à Ouagadougou (Burkina Faso) sur le cadre d'actions prioritaires (Cap 2025) de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Le Directeur de la Concurrence à la Commission de l'Uemoa assure que les travaux progressent et que les différentes communautés économiques y travaillent avec un protocole assez avancé. " Nous souhaitons que les communautés économiques et régionales soient davantage impliquées, car même si nous devons nous frotter aux autres, cela ne doit pas tuer nos acquis. Nos règles en termes de concurrence sont conformes aux standards internationaux ", confie-t-il. Alain Ado Olivier Angaman explique le retard noté dans la mise en place de cette autorité par le fait que l'Union africaine a voulu, au début, traiter avec les États alors qu'il y avait déjà un dispositif au sein de l'Uemoa.
Évoquant les activités de la Commission de régulation de la concurrence, il affirme que les pays de l'Union font des efforts en ce qui concerne le respect des dispositions de la Commission, même si quelques difficultés peuvent subsister. " Dans l'Union, il peut arriver que, face à la flambée de certains prix, des États subventionnent. Dans ce cas de figure, la Commission a pour rôle de voir si les mesures fiscales ou les subventions ne contribuent pas à créer des problèmes de concurrence. Le cas échéant, on arrête. Mais, c'est plus compliqué quand il s'agit de soulager les ménages ", explique-t-il.
D'après le Directeur de la Concurrence à la Commission de l'Uemoa, la Commission peut s'autosaisir ou être saisie par plainte, et peut s'intéresser à toute affaire ayant un rapport avec la concurrence. Toutefois, il précise que la procédure est menée en rapport avec le pays concerné. " Avant une quelconque enquête ou mesure, le Ministre de tutelle et les structures en charge de la concurrence du pays en question sont informés ", confie Alain Ado Olivier Angaman. Et à la fin de la procédure, le projet de décision est soumis aux mêmes autorités. " Il est important que les pays encouragent le contrôle de la concurrence. Une politique de concurrence qui marche favorise des prix bas, la qualité, la concurrence et l'innovation... ", ajoute-t-il.
CONTENU LOCAL
Les pays invités à prendre la dimension communautaire
Dans la dynamique de développement du secteur privé, des pays de l'Union sont en train de mettre en place des dispositifs pour exiger une part au secteur privé, notamment dans les contrats pétroliers. On parle de plus en plus de loi sur le contenu local. Sur ce, Alain Ado Olivier Angaman, Directeur de la Concurrence à la Commission de l'Uemoa, suggère que les États prennent en compte la dimension communautaire. " Il faut penser Uemoa parce qu'il s'agit de marchés publics. Ce serait bien, dans cette dynamique, que ces lois- quand elles parlent d'entreprises nationales- prennent en compte la dimension régionale ", dit-il en se félicitant de la prise en compte par certains pays de cette préoccupation.
ALIMENTATION DU BÉTAIL
L'Uemoa travaille à mettre en place une économie fourragère
Le changement climatique a provoqué des mutations dans le secteur de l'élevage. Les ruminants sont contraints de parcourir une distance plus grande pour se nourrir. Pour apporter des réponses à ce problème, la Commission de l'Uemoa travaille à la mise en place d'une économie fourragère, a annoncé Mme Abass Mariama Sambou, Directrice du Système d'information régional agricole de l'Union. Elle faisait une présentation sur ce système qui vient d'être lancé par la Commission. Grâce à ce mécanisme, les pays qui produiront plus pourront vendre aux autres.
Ce système vise également à organiser et faciliter la collecte des données et informations sur le secteur agricole et la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; le suivi des indicateurs de mesures des résultats des impacts des politiques agricoles régionales et nationales, et l'accès libre aux données et informations agricoles. Donc, une plateforme dédiée répertoriant toutes les données agricoles des pays membres est disponible. " Toutes les informations relatives au secteur agricole des pays membres de 2001 à 2021 sont disponibles. Toutes ces données ont été collectées avec l'appui des différents Ministères en charge des questions agricoles ", indique Mme Sambou. Un système qui permet de suivre l'évolution des différents indicateurs des productions agricoles et d'apporter les correctifs en cas de nécessité.