Ethiopie: Les combats continuent entre rebelles oromos et l'armée fédérale

Photo d'illustration

En Éthiopie, les armes se sont tues dans le Tigré, dans le nord du pays. L'aide humanitaire commence à arriver. Mais une autre région connaît une situation de guerre : il s'agit de l'Oromia, la nation la plus peuplée de la fédération éthiopienne. Ces dernières semaines, les affrontements opposant l'armée fédérale et la rébellion de l'Armée de libération oromo (OLA) s'y sont même intensifiés.

Une guerre cruelle se déroule dans les districts reculés de l'immense Oromia. Les observateurs de l'Oromia Conflict Monitoring Center estiment que l'Armée de libération oromo est aujourd'hui active dans les deux tiers de la province, contrôlant même trois enclaves importantes à l'ouest, près du Soudan.

Dans un courrier électronique, le porte-parole de l'OLA, Odaa Tarbii, affirme que ses forces contrôlent 20 districts : douze dans l'ouest, quatre dans le centre et quatre dans le sud. " Comme nous sommes actuellement en pleine offensive, ajoute-t-il, nous prévoyons de capturer plus de zones la semaine prochaine. "

Pas de commentaires du gouvernement

Ces derniers temps, l'OLA communique beaucoup sur ses victoires : des vidéos se multiplient sur les réseaux sociaux, montrant des centaines de combattants entrant dans des villages et les armes légères prises à l'ennemi. Pour sa part, sur le sujet, le gouvernement éthiopien ne fait aucun commentaire, sinon comme le Premier ministre Abiy Ahmed pour qualifier l'OLA " d'ennemi du peuple ".

Des sources locales ont cependant fait état de frappes de drones très meurtrières ayant tué des civils ces dernières semaines, dans l'est et l'ouest de la région de Wellega et le nord de la région de Choa. Vendredi, l'agence de coordination humanitaire de l'ONU a pour sa part déploré que la situation empêchait les secours d'y atteindre les populations en détresse, blessées, déplacées ou affamées.

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Le département d'État américain demande le respect des accords au Tigré Le Département d'État américain a mis en garde les forces présentes dans le Tigré, en citant nommément l'armée érythréenne et les milices amharas et afars, contre le manque de respect des accords signés à Pretoria et à Nairobi.

Au cours d'un point de presse, mardi, un haut responsable de la diplomatie américaine a prévenu que les États-Unis feraient usage de " sanctions " si " les engagements " pris entre le gouvernement fédéral éthiopien et les forces tigréennes n'étaient " pas respectés ", notamment le retrait des troupes étrangères hors de la région. À ce stade, l'aide humanitaire a commencé à revenir dans la zone encore récemment soumise au blocus, mais aucun retrait de troupes n'a été observé.

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