Egypte: Allocution du Président Al-Sissi lors de la table ronde "Investir à l'avenir énergétique"

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Honorable Conseiller/ Olaf Schultz..Chancelier fédéral de la République fédérale d'Allemagne,

Vos Majestés, Excellences et Altesses,

Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'être ici aujourd'hui, à cette importante réunion. Je voudrais également remercier Son Excellence le Chancelier Olaf Schulz, Chancelier fédéral d'Allemagne, d'avoir coprésidé cette table qui traite d'un des enjeux les plus importants, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, et peut-être le plus important de tous, qui est l'investissement dans l'avenir de l'énergie, plus précisément, dans l'hydrogène vert.

Vous conviendrez peut-être avec moi que le terme "hydrogène vert" est probablement devenu le plus courant et le plus utilisé au fil des dernières années, dans le cadre des discussions sur la transition vers les énergies renouvelables et la réduction de la dépendance aux sources d'énergie traditionnelles. Surtout depuis la crise énergétique que traverse le monde actuellement, en nous imposant un véritable défi, dans la sécurisation de l'approvisionnement énergétique dont nos pays ont besoin, sans préjuger nos devoirs face à la crise climatique mondiale ou se retirer des objectifs, sur lesquels nous nous sommes mis d'accord, et des politiques nationales à travers lesquelles nous contribuons à cet effort.

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Voici l'hydrogène vert, qui vient comme l'une des solutions les plus importantes, en termes d'évolution vers l'économie verte, dans les années à venir, représentant une réelle opportunité de développement économique, compatible avec les efforts de la lutte contre le changement climatique, et avec les objectifs de l'Accord de Paris.En fait, de nombreux pays ont déjà commencé à prendre des mesures sérieuses dans cette direction, soit en formulant des politiques nationales de l'hydrogène, soit en fixant des objectifs temporels ambitieux pour la transition progressive vers l'hydrogène vert comme principale source d'énergie, grâce à la production locale, l'importation depuis l'étranger, ou bien les deux.

L'Égypte a été l'un des premiers de ces pays, qui a réalisé très tôt les opportunités qui s'offraient dans ce domaine, fort de son énorme potentiel de la production d'énergie propre ce qui lui permettra de se transformer en centre mondial pour la production d'hydrogène vert, à moyen et long terme.

Dans le cadre de la traduction pratique, comme exemple frappant du principe de "la mise en œuvre", sous l'égide duquel nous nous réunissons aujourd'hui, je lance avec Son Excellence le Premier Ministre de la Norvège, la première phase du projet d'établissement d'une usine de production d'hydrogène vert, avec une capacité de "100" mégawatts, à Al-Ain Sokhna, en tant que modèle pratique pour un partenariat d'investissement stimulant le développement économique durable, qui repose sur, avec le rôle des gouvernements, le secteur privé national et étranger.

Dans le but de travailler ensemble dans ce secteur fructueux, nous aurons l'occasion aujourd'hui, de prendre connaissance de tous les aspects de ce projet à travers les sociétés d'exécution qui participent avec nous dans ce dialogue.

Vos Majestés, Excellences et Altesses,

Comme nous en sommes convenus, la franchise et l'ouverture sont les seuls moyens, d'aller de l'avant, de manière coordonnée, vers nos objectifs communs.

Permettez-moi de vous dire, certaines de nos préoccupations ici en Égypte et dans d'autres pays amis en développement:

Tout d'abord, malgré les opportunités que le secteur de l'hydrogène présente, qui se traduisent déjà par des projets dans de nombreux pays, selon l'Agence internationale de l'énergie, la part des pays en développement de ces projets proposés n'a dépassé que deux, parmi 680 projets proposés dans le domaine de l'hydrogène vert dans le monde. Il est donc évident que les pays en développement, restent moins en mesure de profiter des opportunités représentées par la transition vers l'hydrogène vert à un rythme accéléré, du fait de la faiblesse de ses capacités technologiques dans ce nouveau domaine, de l'absence de l'infrastructure nécessaire pour le transport et le stockage, la création des chaînes d'approvisionnement nécessaires à la sécurité des échanges, ainsi que la faiblesse des flux de financement et des investissements qui leur sont destinés, de manière durable.

Deuxièmement, même dans quelques cas, les pays en développement peuvent prendre des mesures fermes dans ce domaine, comme l'Égypte, par exemple, qui doit encore relever le défi causé par l'orientation de certains pays, à soutenir les producteurs locaux d'hydrogène vert, de manière à réduire leurs coûts de production. C'est ce qui cause le déséquilibre du marché mondial de l'hydrogène et contribue à affaiblir la compétitivité de l'hydrogène vert produit dans les pays en développement, par rapport à ses homologues des pays développés.Cela s'ajoute aux difficultés techniques liés aux normes et exigences, concernant le commerce et l'approvisionnement en hydrogène, qui doivent être flexibles, tout en maintenant les principes de transparence.

Vos Majestés, Excellences et Altesses,

Ce qui m'incite à vous faire part de ces préoccupations, c'est que je suis convaincu que notre dialogue d'aujourd'hui, doit déboucher sur des mesures exécutives claires, sur lesquelles nous sommes tous d'accord, qui nous conduiront à des mécanismes et des solutions efficaces, afin de réaliser nos objectifs communs dans la transition énergétique.Dans cette optique, et conformément au principe de "la mise en œuvre", sur lequel nous nous concentrons lors de ce sommet.

Permettez-moi d'annoncer d'ici, une nouvelle initiative, sur laquelle l'Égypte et la Belgique ont travaillé ces derniers mois en coordination avec plusieurs partenaires.Il me fait un grand plaisir aujourd'hui, en partenariat avec Son Excellence Monsieur Alexandre De Croo, Premier Ministre de la Belgique, d'annoncer le lancement de l'initiative " Forum mondial sur l'hydrogène renouvelable", qui vise à créer une plate-forme permanente de dialogue entre les pays producteurs et consommateurs d'hydrogène et avec le secteur privé, les organisations et les institutions de financement travaillant dans ce domaine, afin de coordonner les politiques et les procédures, et de créer des corridors pour le commerce et l'investissement dans l'hydrogène, ce qui contribue à accélérer le rythme de la transition juste, à laquelle nous aspirons tous.

En conclusion, et compte tenu du fait que cette table rassemble certains des principaux pays producteurs et consommateurs d'hydrogène, ainsi que des responsables d'organisations et d'entreprises travaillant dans ce secteur, j'aspire avec impatience à une discussion ciblée, fructueuse et constructive dans laquelle nous écoutons différentes tendances et opinions et nous familiarisons avec les meilleures pratiques et expériences accumulées.

Je suis sûr qu'aujourd'hui, nous en sortirons avec une meilleure compréhension de la nature de la question et une plus grande conscience de charge de travail que nous avons à faire, dans ce contexte, pour réaliser ce à quoi nous aspirons.

Merci, et j'attends avec impatience notre conversation prolongée.

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