Congo-Kinshasa: Le décor de l'impasse !

La mobilisation internationale autour de ces pourparlers de Nairobi le lundi 21 novembre prochain, ne rime pas avec l'opinion congolaise, de plus en plus, hostile à ce rendez-vous.

Difficile de comprendre cet enthousiasme de pousser la RDC à un dialogue contre son gré. La forte pression militaire sur Goma en vue d'obliger le gouvernement à négocier, a été nettement stoppée par les FARDC. Les agresseurs ont dû observer un répit après d'intenses combats. Il n'est donc pas exclu qu'ils reprennent l'offensive. Il faut continuer de veiller au grain.

Entretemps, le premier contingent kenyan qui est arrivé à Goma, est resté cantonner dans son camp. Aucun déploiement sur le terrain. Coup de théâtre! Le commandant de cette force régionale précise que l'option militaire n'est pas prioritaire privilégiant ce " fameux " dialogue. Clairement, la RDC a été roulée dans la farine. Raison de plus pour compter sur nos FARDC qui sont parvenues à contenir les assauts des assaillants que Guterres a eu à redouter parce que disposant des armes sophistiquées digne d'une armée moderne.

L'injustice de la communauté internationale vis-à-vis de la RDC, démontre qu'il existe un agenda caché sur cette partie Est. Et c'est Paul Kagame qui a reçu mission de mettre en exécution ce plan lors de cette rencontre de Nairobi.

Raison pour laquelle, le G20, ce groupe de 20 puissants pays de la planète qui se réunit à Bali, en Indonésie, a préféré associer le Rwandais Paul Kagame à côté du Sénégalais Macky Sall et du Sud-africain Cyril Ramaphosa. Sans nul doute, la RDC doit occuper une bonne place dans les discussions au cours de cette rencontre avec cette délégation des chefs d'Etat africains. En effet, après être parvenu à intercepter l'avion chargé des armes à destination de la RDC, le G20 tente de mettre en place des stratégies visant à clouer davantage le gouvernement congolais. Près de 243.000 déplacés sont loin d'attirer l'attention de cette communauté internationale décidée à sauvegarder les intérêts des multinationales au mépris des vies des Congolais fauchées par cette guerre du M23.

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Le gouvernement s'apprête à se rendre à Nairobi les mains liées par d'un côté, son opinion interne qui ne veut rien entendre de ce dialogue privilégiant ainsi l'option militaire et de l'autre côté, la communauté internationale qui veut rééditer l'exploit de l'Accord de Sun-City qui a engendré le CNDP et le M23. Ce, alors qu'il y a eu partage du pouvoir sous l'égide de la même communauté internationale, avec les belligérants soutenus essentiellement par le Rwanda et l'Ouganda.

Tout porte à croire que ce round de Nairobi est voué à l'échec. Les lignes rouges à ne pas franchir imposées au gouvernement, heurtent les intérêts de la communauté internationale qui cherchent à obtenir la participation du M23 sur la table des négociations. Tous les signaux de l'impasse clairement affichés dans ce prochain rendez-vous de Nairobi. Une fois encore, ça risque de ressembler à une promenade de santé dans la capitale kenyane plutôt que d'un véritable dialogue.

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