Maroc: Asghar Farhadi - Le cinéma que j'admire est celui basé sur une relation démocratique avec le spectateur

Marrakech — Le réalisateur iranien Asghar Farhadi a affirmé, jeudi à Marrakech, que le cinéma qu'il admire est celui basé sur une relation démocratique avec le spectateur, où le réalisateur expose objectivement les faits et laisse au spectateur le soin de les juger lui-même.

La fascination pour la technique était au cœur de la relation entre le spectateur et le cinéma, une relation verticale dans laquelle le réalisateur impose sa vision au public, a souligné ce réalisateur deux fois récompensé aux Oscar, dans le cadre de la 19è édition du Festival International du Film de Marrakech, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Cette situation a changé aujourd'hui, le niveau de conscience cinématographique du public ayant évolué, a-t-il fait observer, expliquant qu'il est devenu "inapproprié" pour un réalisateur de persuader le public de ses idées sans l'impliquer dans le processus de jugement du film.

Et de poursuivre: "J'essaie de me retirer de la position de celui qui émet des jugements. Au lieu de cela, je laisse au spectateur le pouvoir de formuler son propre jugement selon sa vision et son interaction avec les événements du film".

Par ailleurs, M. Farhadi a mis en exergue l'importance des extraits d'ouverture et de clôture du film, qui constituent deux moments forts à construire de manière coordonnée, comme s'il s'agissait d'une partie du puzzle.

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Le réalisateur iranien a également souligné qu'il cherchait, à travers ses œuvres, à concilier ce qui est réaliste avec ce qui est basé sur le suspense, notant que l'ambiance documentaire réaliste est plus facile à produire au niveau technique.

Répondant à une question au sujet du tournage de plusieurs de ses films en dehors de son pays d'origine, M. Farhadi a révélé qu'il aurait préféré faire le tournage de ses films en Iran, mais qu'il se retrouve obligé de travailler dans d'autres pays pour des raisons diverses.

Le réalisateur iranien a également élu le sud de l'Italie comme un lieu où il espère tourner un jour, se disant amoureux du cinéma italien au regard de ce qu'il lui a fait apprendre grâce à son âge d'or.

Réalisateur et scénariste multi-primé, Asghar Farhadi est né en Iran en 1972.

Adolescent, il commence sa formation comme réalisateur en intégrant l'Association du jeune cinéma à Ispahan. Après une licence en théâtre et une maîtrise en mise en scène, Asghar Farhadi réalise son premier film, "Dans la poussière", en 2003.

Son troisième long métrage, "La Fête du feu" (2006), remporte le Gold Hugo au Festival International du Film de Chicago, puis "À Propos d'Elly" l'Ours d'argent du Meilleur réalisateur à la Berlinale en 2009.

Son film suivant, "Une Séparation" (2011) est un immense succès, acclamé par la critique, il remporte une multitude de récompenses à travers le monde, notamment l'Oscar du Meilleur film en langue étrangère, faisant d'Asghar Farhadi le premier réalisateur iranien à remporter un Oscar.

Il réalise d'autres films remarquables, dont "Le Passé" (2013), "Le Client" (2016) - pour lequel il reçoit son deuxième Oscar du Meilleur film en langue étrangère - "Everybody Knows" (2018) et "Un Héros" (2021).

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