Afrique: Accès au numérique - Madagascar appelé à l'élargir

Pour la Banque Mondiale et la Société Financière Internationale, sa filiale dédiée au secteur privé, Madagascar a tout à gagner en dynamisant son secteur des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Un pari qui passe par un meilleur accès de la population au numérique. La digitalisation et la transformation numérique sont essentielles pour le programme de développement de Madagascar.

Ce constat est de la Banque Mondiale et de la SFI qui estiment que le pays a déjà l'avantage de bénéficier de la connexion Internet la plus rapide d'Afrique subsaharienne et de posséder un secteur dynamique de traitement des activités (Business Process Outsourcing) et d'externalisation informatique. Mais pour que les TIC contribuent davantage à la croissance économique, il faut accélérer la transformation numérique dans d'autres secteurs. Il est de ce fait nécessaire de réduire la fracture numérique par des actions visant à améliorer l'accessibilité financière, la couverture et la qualité des services, ainsi que la réglementation et la compétitivité. Les deux institutions ont aussi fait remarquer que pour réduire les coûts dans le secteur des TIC, Madagascar doit améliorer ses infrastructures et ses compétences numériques. Les études menées dans ce domaine révèlent que des avantages économiques, sociaux et financiers importants découleraient d'une stratégie nationale claire pour l'infrastructure numérique qui adopte de nouvelles mesures de libéralisation.

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Les politiques clés pour faire avancer cet objectif comprendraient une réglementation plus claire de l'accès aux infrastructures et de la tarification, combinée à la révision de la loi sur les télécommunications, à l'introduction d'une stratégie nationale en matière de TIC et à d'autres lois habilitantes comme le code des investissements et les lois sur les Partenariats Publics-Privés (PPP). Pour rappel, fin juillet dernier, la délégation de la Banque Mondiale composée d'Alphonse Kouagou, Administrateur du groupe Afrique II au Conseil d'administration du Groupe de la Banque Mondiale, Vishnu Bassant, Conseiller Sénior, Faniry Nantenaina Razafimanantsoa Harivelo, Acting Country Manager et Marcelle Ayo, Représentant résident de la SFI à Madagascar, qui a rencontré le ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications (MNDPT), Tahina Razafindramalo, a beaucoup insisté sur l'importance d'un accès à Internet plus ouvert dans le pays.

"Cette rencontre a permis de débattre et de faire correspondre les visions du ministère et de la Banque Mondiale quant aux objectifs de réalisation dans les secteurs des télécoms et de la digitalisation. Les deux parties ont ainsi pu discuter et évoquer des sujets importants comme le coût trop élevé de la connexion à Madagascar, une plus grande ouverture de la concurrence des télécommunications dans le pays ou les opportunités de couplage des secteurs télécoms et énergie", a rapporté le ministère dans un communiqué.

Réformes en cours

Pour la Banque Mondiale, le secteur des TIC devrait croitre davantage si les autorités rendent l'accès aux services numériques plus accessible et encouragent les investissements dans l'internet haut débit, particulièrement en milieu rural. "La Banque mondiale, assistée par l'International Finance Corporation, a assuré le MNDPT de sa disposition à soutenir les projets en cours et à venir. La Banque a également confirmé son souhait d'être un partenaire privilégié pour le MNDPT et a affirmé sa volonté à étudier toute forme de partenariats possible avec le Ministère. Elle a ainsi incité le MNDPT à lui faire part des projets futurs sur lesquels les deux parties peuvent collaborer. La prochaine rencontre sera donc une séance de travail plus technique", a rapporté aussi la Banque mondiale, suite à cette rencontre.

En réponse, le MNDPT a précisé que dans le domaine du des télécommunications, du numérique et de la transformation digitale, de nombreuses réformes ayant un impact fort et positif pour la population ont été entamées et seront effectives au cours du 4ème trimestre 2022. De même, de nombreux projets de digitalisation qui s'adressent directement aux citoyens sont également en cours de réalisation. À signaler, enfin, que dans le document sur Madagascar produit par l'IFC en décembre dernier, il est recommandé aux décideurs publics, en plus d'introduire une stratégie nationale en matière de TIC et de réviser la loi sur les télécommunications, d'élaborer une feuille de route sur le spectre pour permettre une tarification plus cohérente de ce dernier et de lancer un programme de compétences numériques pour répondre à la demande de professionnels qualifiés dans le secteur de l'informatique et de la sous-traitance.

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