Paris a mis un terme, en août dernier, à dix ans de présence militaire au Mali avec le départ de son dernier soldat de l'opération antiterroriste Barkhane, accusant Bamako d'avoir pactisé avec le groupe privé paramilitaire russe Wagner.

La France vient de décider de suspendre son aide publique au développement destinée au Mali, pays francophone d'Afrique de l'Ouest, a en croire les médias, citant le Quai d'Orsay. " Face à l'attitude de la junte malienne, alliée aux mercenaires russes de Wagner, nous avons suspendu notre aide publique au développement avec le Mali ", ont indiqué les mêmes sources.

La décision qui aurait été prise " il y a deux ou trois semaines " a été dénoncée dans une lettre adressé au président Emmanuel Macron, le 15 novembre, par Coordination Sud, un collectif d'organisations non gouvernementales françaises de solidarité internationale. Le courrier a été signé par trente-cinq organisations françaises actives au Mali et dans le monde, réclamant au président de la République de " revoir [sa] position". Selon Coordination-Sud, l'arrêt de l'aide publique au développement de la France remet en cause près de soixante-dix projets de développement en cours ou prévus dans le pays ces prochaines années.

Cette suspension intervient dans un contexte d'isolement croissant du Mali, notamment par les pays de l'Union européenne et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Le 15 novembre, la Côte d'Ivoire, pays voisin, a annoncé le retrait de ses Casques bleus engagés au sein de la Mision onusienne au Mali, pour protester contre la détention de ses soldats depuis le 10 juillet à Bamako. L'Allemagne a annoncé également le retrait de ses troupes en 2023. Dans ce même contexte, la République tchèque a prévu aussi la fermeture de son ambassade à Bamako en raison de " la dégradation de la situation ".