Congo-Kinshasa: Peu d'élus

Les ordonnances du Chef de l'Etat portant nomination de nouveaux membres des comités de gestion et des Conseils d'administration des entreprises publiques ont creusé le fossé, déjà béant, dans l'UDPS.

Autrefois, fille aînée de l'opposition non armée, ce parti considéré comme fer de lance de l'actuelle majorité est confrontée à la gestion des ambitions de ses cadres et combattants. Ceux qui ne se sont pas retrouvés dans le gouvernement, attendaient avec ferveur ces nominations dans les entreprises du Portefeuille. Une brochette de combattants a ainsi exprimé sa désapprobation à cette nouvelle mise en place, en manifestant hier jeudi devant le siège de l'UDPS à la 11ème Rue à Limete. Pneus brûlés, routes barricadées, jets de pierre... avant d'être dispersée par la police. Après plus de trois décennies de lutte, tous les cadres et combattants de l'UDPS ne peuvent pas figurer parmi les élus.

C'est, quelque part, la loi de la nature si on n'a pas été choisi. Le plus important, c'est de servir la République, pas seulement en étant mandataire dans une entreprise publique. C'est ce dépassement de soi qui va permettre de comprendre qu'il faille parfois transcender son " ego " pour l'intérêt supérieur de la République. Ne pas bloquer la machine ou brûler la maison parce qu'un " parapluie " n'a pas été nommé. Certaines sources signalent que beaucoup de cadres auraient pris des engagements avec des combattants qu'ils manipuleraient à leur aise. Si les promesses ne s'accomplissent pas, le bouc[1]émissaire est vite trouvé. Pas une bonne façon de faire, si c'était vrai.

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Le fait d'avoir été combattant n'est nullement un visa d'accès à tout alors que plusieurs critères s'imposent au choix à certaines fonctions d'Etat. Les ordonnances du 15 novembre dernier surviennent dans un contexte des conflits à l'Est du pays où le budget de la défense a été revu à la hausse en vue de faire face à cet impératif de la guerre. Les heureux nominés doivent se mettre immédiatement au travail pour les quelques mois qui restent avant les élections de 2023.

Pour ce faire, ils devront de choisir de demeurer mandataires de l'Etat ou candidats aux prochaines joutes électorales. La gestion des fonds de l'Etat impose désormais une certaine orthodoxie avec les phares de l'IGF. Accéder à de hautes fonctions d'Etat dans l'espoir de s'enrichir comme jadis, compromettrait tous les efforts consentis pour l'avènement d'un état de droit. Cette élévation appelle un don de soi plutôt que de commencer à rêver d'être encadré par un cortège de policiers avec gyrophares circulant sur toutes les artères de la capitale. Il faut prouver qu'on a mérité de la confiance du Chef de l'Etat pour tordre le coup aux bobards.

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