Afrique: Cop 27 - Blocage sur le financement des dégâts climatiques

Changement climatique.
18 Novembre 2022

Le versement de fonds aux pays pauvres serait lié à des conditions comme le renoncement aux sources d'énergies fossiles, ce que certains pays refusent.

La COP27 en Egypte se poursuit jusqu'à ce samedi (19.11), alors qu'elle aurait dû se terminer ce vendredi (18.11)

Il y a encore plusieurs dossiers sur la table qui restent en discussion, notamment le financement des pertes et dommages déjà subies par les pays les plus souvent exposés au réchauffement climatique, souvent des pays en voie de développement.

Les points de blocage

En effet, d'importantes inondations ont eu lieu dans plusieurs pays africains, notamment le Tchad le Nigéria ou la Centrafrique, ou asiatiques comme le Pakistan. Il y a aussi la sécheresse qui menace, toujours en Afrique, le Kenya, la Somalie ou l'Ethiopie.

Mais, les pays concernés, c'est-à-dire les plus industrialisés, peinent à donner leur accord au sujet de la mise en place de ce fonds. L'Union européenne a opéré finalement un mouvement en proposant un fonds assorti de conditions, notamment qu'il soit réservé aux "plus vulnérables" et ait une "base de contributeurs élargie" à des pays comme la Chine.

Mais cette proposition se heurte encore à l'opposition de nombreux pays.

"Cela est une grosse déception pour les pays pauvres", déclare Akiy Mbong, porte-parole de l'ONG Green Peace Afrique, qui milite pour la préservation de l'environnement

"Les dernières heures des négociations ne montrent aucune clarté sur un possible accord. J'ai bien peur que les négociations ne se terminent que sur un langage qui dévie la mise en place de ce fonds", poursuit-elle

%

Les Européens, appuyés par d'autres groupes, réclament aussi des conditions au versement de soutiens financiers, comme la réaffirmation d'objectifs forts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Lenteur au financement des projets climatiques

Cette demande de Bruxelles est mal perçue par les pays en développement qui souhaitent pouvoir utiliser les ressources naturelles qu'ils possèdent, comme les Européens ou les Américains l'ont fait avant eux.

Par ailleurs, la création d'un nouveau fond est beaucoup critiquée en raison de la lenteur de sa mise en œuvre. Le Fonds vert, destiné à aider les pays pauvres à lutter efficacement contre les effets du changement climatique, prévu pour un montant de 100 milliards de dollars par an, n'a jamais vu le jour depuis son annonce en 2015 à Paris.

Rodrigue Hilou, délégué burkinabè à Cham-el-Cheikh, explique que "le premier argument c'est d'abord le Fonds vert qui est mis en place depuis l'accord de Paris qui a des mécanismes assez complexes pour pouvoir avoir accès à ce financement. Mais, je me suis rendu compte que cela rentrera encore dans les débats et j'ai bien peur que cela ne tombe dans les mêmes débats de travers que nous constatons depuis des années"

Parmi les pays riches, seule l'Allemagne est en faveur de la mise en place d'un nouveau fonds pour les pertes et dommages. Les Etats-Unis, la France ou la Suède y sont opposés tandis que la Chine, elle, n'a pas encore rien dit à ce sujet.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.