Ile Maurice: Saisie de drogue - Bruneau Laurette toujours pas confronté aux vidéos malgré l'engagement de la police

19 Novembre 2022

La police confirme qu'il n'y a aucune similarité entre la drogue saisie à Pointe-aux-Canonniers et celle saisie chez l'activiste Bruneau Laurette.

Nouvelle comparution sous haute sécurité pour l'activiste Bruneau Laurette hier matin au tribunal de Moka, dans le cadre de la saisie de 46,25 kilos de haschisch et 700 grammes de drogue synthétique dans sa voiture le 4 novembre dernier. Ses avocats avaient fait une demande pour que les vidéos de la perquisition leur soient remises.

Alors que l'inspecteur Ghoora qui était jusqu'ici le "supervising officer" de l'enquête, était attendu en cour pour donner plus de détails sur les vidéos de la perquisition demandées par la défense lors de la précédente audience, c'est le surintendant de police (SP) Krishna Kumar Rajaram qui s'est présenté en cour. Il est depuis le 14 novembre dernier le "supervising officer" de l'enquête.

Répondant aux questions de Me Shakeel Mohamed, l'avocat de Bruneau Laurette, le SP Rajaram a affirmé que ces vidéos ne pourront être remises à l'accusé car elles font partie des pièces à conviction dans cette affaire. Il a toutefois indiqué que lors de son interrogatoire, Bruneau Laurette aura l'occasion de visionner ces vidéos en présence de ses hommes de loi.

Le "supervising officer" de l'enquête a aussi répondu aux interrogations soulevées par la défense sur la possibilité que la drogue saisie chez Bruneau Laurette soit celle retrouvée à Pointe aux Canonniers l'année dernière. Le SP Rajaram a déclaré fermement qu'il n'y a aucune anomalie dans la drogue saisie chez Bruneau Laurette et que les "records" démontrent qu'il n'y a aucune similarité ni contradiction concernant ces deux cas.

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Par ailleurs, les avocats de Bruneau Laurette avaient envoyé une lettre au commissaire de police demandant que la voiture de l'activiste, une BMW, dans laquelle la drogue avait été retrouvée, soit examinée en présence de ses avocats. Bruneau Laurette avait indiqué dans ses dépositions que sa voiture n'était pas verrouillée ce jour-là et que n'importe qui pouvait avoir accès au coffre d'une simple manœuvre. "Why is it that both letter sent for the request that could disculpate completely our client and give credit to the statement that the drug was placed has not been attended to?" a demandé Me Mohamed. Le SP Rajaram a indiqué que les 7 et 8 novembre, la voiture avait été examinée en présence de l'accusé et des policiers responsables de l'enquête et qu'il ne s'est jamais plaint à ce moment-là. Le "supervising officer" a toutefois accepté de refaire l'exercice en présence des avocats. Me Mohamed a insisté pour que ce soit la compagnie Leal qui fasse l'examen de la voiture.

Rapport FSL pas disponible

Répondant aux questions répétées de l'avocat de la défense, le SP Rajaram a confirmé que le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) n'était toujours pas disponible. Un cadre du FSL sera appelé à la barre des témoins lors de la prochaine audience prévue le lundi 21 novembre. Interrogé sur le nombre de téléphones ou caméras qui avaient été utilisés pour les vidéos ou encore les mandats de perquisition émis ce jour-là, le SP Rajaram n'a pas été en mesure de répondre, affirmant qu'il doit vérifier le dossier car il n'a pris l'affaire en main que le 14 novembre, soit quatre jours auparavant.

Me Shakeel Mohamed a soulevé plusieurs zones d'ombre sur le fait que la drogue aurait pu avoir été contaminée car elle a été placée dans une pièce sans aération où se trouvaient plusieurs personnes. Le fait que Bruneau Laurette se soit vu refuser toute communication avec ses hommes de loi a aussi été soulevé. Ce à quoi le SP Rajaram n'a pu apporter de réponse. Le témoin devait par contre à maintes reprises déclarer que l'enquête sera menée en toute "fairness" et que là où il y a des zones d'ombre, il enquêterait davantage pour découvrir la vérité.

Nouvelle comparution sous haute sécurité

Bruneau Laurette a comparu une fois de plus en Cour entouré des membres de la GIPM armés jusqu'aux dents. Les membres du public qui devaient se rendre au tribunal pour des contraventions ont dû subir des interrogatoires avant de pouvoir entrer dans la salle d'audience. Certains, dont les affaires devaient être entendues le matin, n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement du fait qu'ils ont dû attendre la fin de l'audience de Bruneau Laurette pour que leur cas soit entendu. "Pe fer enn ta tamtam pou nanyen", souligne un conducteur présent en Cour depuis 9h pour une affaire de contravention. A l'extérieur du tribunal, les sympathisants de Bruneau Laurette étaient fidèles au rendez-vous et ont exprimé leur soutien à l'activiste.

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