Cote d'Ivoire: Wouadja Essay (président du conseil régional de l'Indénié-Djuablin) - "Le pont de Bettié est un gain qu'on ne peut mesurer"

19 Novembre 2022
interview

Wouadja Essay est le président du conseil régional de l'Indénié-Djuablin. Cet ancien député-maire de Bettié a accepté d'analyser les avantages du pont pour le département de Bettié et s'est prononcé sur certains projets d'envergure en cours ou déjà réalisés dans la région.

Monsieur le président du conseil régional de l'Indénié-Djuablin, le pont reliant la ville et de fait, tout le département de Bettié, à la région voisine de la Mé a été livré depuis maintenant 5 ans. Qu'est-ce que cet ouvrage a changé dans la vie de vos populations ?

J'exprime toute ma gratitude au Président de la République Alassane Ouattara qui a tenu sa promesse faite au chef du village de Bettié lors des élections de 2010. Avant le pont, il y avait un bac qui fonctionnait tant bien que mal avec toutes les dépenses en carburant et tous les désagréments qui étaient quasi permanents.

Le pont a été construit par le Président de la République et c'est pour nous une bouffée d'oxygène parce que tous ces désagréments liés au bac sont de vieux souvenirs. A l'époque, si vous arriviez à Bettié à 18 h30 mn, le bac n'était plus en service. Vous aviez le choix entre patienter pendant des heures, jusqu'au lendemain, ou retourner. Tout cela est terminé et bien sûr, cela ne fait que booster l'économie. Les transporteurs qui allaient à Abidjan étaient obligés d'y passer la nuit puisque l'aller-retour était impossible à cause du bac qui fermait.

%

Aujourd'hui, ils vont le matin et reviennent le soir. Déjà au niveau du transport, les choses se sont arrangées de façon notable. Quand on parle du transport, on parle du commerce. Tous ceux qui livrent les marchandises, les commerçants... vont et reviennent le même jour. En termes de bénéfices, c'est un gain qu'on ne peut même pas mesurer.

Bettié est une grande zone hévéicole. Le pont a-t-il impacté positivement les activités des acteurs de ce secteur ?

Oui, il s'agit des livreurs de carburant, des camions de transport de marchandises et de matériels qui ravitaillent Bettié et tout l'arrière-pays ainsi que les villages du département parce que la porte d'entrée de tout le département pour accéder à tous les gros villages comme Attiékro, Diamarakro, Abradinou, Apprompron-Affewa... c'est la ville de Bettié.

C'est aussi la SAPH avec son usine de transformation de caoutchouc qui est à Bettié et une fois que le caoutchouc est conditionné, il doit être livré à Abidjan. Nous avons les conteneurs qui peuvent être transportés tranquillement sans oublier les grumiers qui exploitent le bois dans la zone. Donc c'est toute une économie qui est en mouvement dans la zone depuis 5 ans que le pont est livré.

Au nombre des réalisations en vue, on compte le projet de bitumage de la voie partant de la région de la Mé à Yakassé-Attobrou pour atteindre Bettié. Il y a aussi, votre vœu le plus cher, le bitumage de l'ancienne route du sel qui part d'Abengourou à Aboisso en passant par Bettié. Quel commentaire avez-vous au sujet de ces projets ?

Pour le premier, le président a un programme qui est réaliste et qui répond à une logique. En construisant le pont, il avait prévu d'arranger totalement la situation des parents en bitumant l'axe Yakassé-Attobrou-Bettié. Dans la mise en œuvre, il y a une petite modification dans le tracé de la route, puisque initialement, c'était de Yakassé-Diangobo-Bettié.

Aujourd'hui, le tronçon passe par les villages de Diangobo, Kong 1 et Kong 2, Biébi avant d'atteindre Bettié. Les études ont montré que ce nouveau tracé est le plus rentable parce que les gros villages doivent être également desservis par le bitume. Les choses avancent très bien. Au niveau de Bettié, les travaux de terrassement sont très avancés. On constate un ralentissement parce que l'intensité des pluies dans cette zone est très forte. Mais je pense que d'ici un an et peut-être moins, le bitume sera à Bettié et alors, ce sera toute cette zone qui sera davantage désenclavée.

Qu'en est-il du bitumage du tronçon Abengourou-Aboisso ?

L'état actuel de ce tronçon est très préoccupant. Comme je le disais, l'intensité des pluies fait qu'aujourd'hui, cette voie est totalement dégradée et le déplacement de nos parents est rendu très difficile. C'est une voie qui aurait pu être bitumée depuis longtemps. Les travaux avaient d'ailleurs commencé en 1996-1997 du côté d'Aboisso. Malheureusement, le coup d'Etat de 1999 a fait que le projet a été arrêté, mais il est prévu dans le programme national de développement (PND) le bitumage de cette route. D'ailleurs selon les informations que nous avons, il y a un montage financier en cours, c'est-à-dire que la voie devrait être réalisée dans le contexte des projets BOT (Built Operate Transfert).

On rassemble un certain nombre de bailleurs de fonds qui financent le projet et ils passent un contrat avec le gouvernement et à la fin de la durée du contrat, la gestion de la voie est remise à l'Etat avec des péages. C'est le cas du troisième pont où il y a eu des décisions qui ont été annoncées il y a quelques jours. Cet ouvrage qui a été réalisé par Bouygues va être rétrocédé à l'Etat parce que nous sommes à la fin du contrat que l'Etat a signé avec cette société. Si c'est cela, nous souhaitons qu'il soit fait le plus rapidement possible pour soulager nos parents dont le vœu le plus cher aujourd'hui, est cette route qui traverse tout le Sud-Est de la région jusqu'à Aboisso.

L'autre vœu le plus ardent des populations de l'Indénié-Djuablin est le démarrage des travaux de l'université qui nous a été promise depuis quelques années. Nous faisons entièrement confiance au Président de la République Alassane Ouattara car quand ADO promet, ADO réalise. Nous voyons tous les chantiers qui sont en cours, à Abidjan et partout dans le pays et nous voyons que la Côte d'Ivoire est au travail sous le leadership du Président Son Excellence Alassane Ouattara. Notre région regorge de potentialités. Il faut qu'il y ait la cohésion, la paix pour que tout ce qui a été promis soit réalisé au profit de nos parents.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.