Afrique: Billet - Qatar prêt à s'enflammer

20 Novembre 2022

De tout temps, la Coupe du monde est le rassemblement des équipes qui ne manquent ni de rigueur, ni d'allure, ni aussi de classe. Elle réunit des sélections et des joueurs de haut rang, pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils symbolisent.

Evacuons d'emblée certains problèmes de forme qui peuvent surgir à tout moment dans toutes les épreuves et qui peuvent aussi concerner plus d'une équipe. L'on ne peut, en effet, observer quelque chose de plus intéressant et de plus significatif : le plaisir de voir des équipes où tout le monde pousse, où tout le monde va au bout de ses intentions.

On serait tenté d'en dire plus et encore mieux sur le rassemblement des meilleurs joueurs du monde, sur tout ce qui est de nature à nous épargner ces temps de transhumances.

Au coup d'envoi, cet après-midi, d'une Coupe du monde, qui a tout d'être encore une fois historique, la mobilisation se fait pleinement sentir. Faudrait-il souligner le don individuel des joueurs, ou juger des dispositions de l'ensemble des équipes ? En tout cas, l'impression que les uns et les autres peuvent avoir est que chacun vit, bien sûr à sa manière, un moment extraordinaire.

Autre interrogation : peut-on rester lucide dans une épreuve aussi passionnante et aussi "délirante" que la Coupe du monde ?

On a tout de même envie de rêver en imaginant la sélection tunisienne et ses joueurs franchir le cap du premier tour et pourquoi pas aller encore plus loin. Le rêve est-il vraiment permis ? Quelque chose nous dit qu'il est difficile de voir une équipe, des joueurs à court d'arguments ou en manque d'enthousiasme dans ce grand rendez-vous planétaire. Les joueurs tunisiens sont, ou presque, dans le dur. Cela on ne l'ignore pas. Mais ils sont aussi, et quoique que l'on peut imaginer, dans la légitimité. Certains même dans la force de l'âge. Ils ne regardent pas ailleurs. Ils sont conscients de leurs dispositions et de la nature de l'adversité. Le sens et la signification d'un exploit n'ont de raison d'être que dans les moments forts à vivre, mais aussi, dans les souvenirs qui ne s'effaceront jamais.

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On a envie de voir l'équipe de Tunisie s'octroyer un monde nouveau. Un monde apte à la rendre indéfectible. Si les considérations sportives s'inclinent souvent devant les chiffres et les résultats, voire la loi des plus forts, il n'est pas interdit que la sélection puisse avoir des ambitions susceptibles de lui permettre d'aller au-delà de ses moyens.

C'est ainsi que naissent les exploits, notamment au haut niveau. C'est ainsi que se construisent aussi les carrières des grands joueurs. L'on ne saurait apprécier, qu'avec beaucoup d'égard et d'estime, la volonté et la faculté de dépassement susceptibles de permettre à l'équipe de Tunisie de forcer le destin.

Autant il lui est permis de grandir, autant il lui est aujourd'hui nécessaire de ne pas ignorer les règles élémentaires de conduite dans la cour des grands, bien que chaque nouvelle édition de la Coupe du monde soit de toute évidence bien différente de la précédente. Une autre compétition, un autre monde.

Il y a de ces parcours et de ces résultats qui ne se gagnent pas seulement par les plus forts, mais aussi par les plus déterminés. Par les plus avertis. Il y a aussi des valeurs, conditionnées, qui marquent leur temps, donnent à leur époque des lettres de noblesse, orientent le parcours des équipes et des joueurs, favorisent les réussites, façonnent leurs interprétations, éliminent les échecs.

Finalement, comment peut-on imaginer la sélection au Mondial de Qatar ? Une équipe de jeu ? Une équipe de gestion de situation? Plutôt une équipe où tous les joueurs peuvent se retrouver.

C'est cela l'impératif du Mondial. Pas seulement de jouer, mais aussi et surtout d'être soi-même. La Tunisie n'a pas à révolutionner son football, le temps n'est peut-être pas encore venu, mais elle se doit d'inventer un genre qui lui soit propre.

Sa manière de jouer dans cette Coupe du Monde pourrait prendre forme sur le terrain avec onze capitaines, même s'il y a un seul désigné pour cela.

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