Cote d'Ivoire: Insertion professionnelle des jeunes-Patrick Achi aux entreprises du secteur privé - "Donner un stage, c'est souvent la première pierre d'une carrière "

17 Novembre 2022

Les statistiques parlent d'elles-mêmes. Pour cette année académique 2022-2023, ce sont plus de 12 000 diplômés de la formation professionnelle et 26 832 jeunes déclarés admissibles au Brevet de technicien supérieur (Bts), à qui il va falloir trouver, sur les 12 mois à venir, des opportunités de stage.

Lorsqu'on y ajoute les autres diplômés de l'enseignement supérieur et tous ces jeunes qui arrivent sur le marché du travail sans qualification, les chiffres se situent entre 300 et 400 000 jeunes à prendre en charge dans l'ensemble des dispositifs de développement de compétences.

C'est tout naturellement que face à ce point fait hier par le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, le Premier ministre Patrick Achi qui procédait au lancement du Programme national de stage, d'apprentissage et de reconversion (Pnsar), au palais de la culture de Treichville, n'a eu d'autre choix que de solliciter le secteur privé et surtout de le mettre devant ses responsabilités.

" A nos chefs d'entreprise, nous comptons sur vous. Quand vous recrutez ces jeunes, vous rendez service à l'Etat. Car nous savons ce que vous êtes capables d'apporter à notre jeunesse et à notre pays. Donner un stage, c'est souvent la première pierre d'une carrière. Donnez un stage, cela peut changer le destin d'une personne ", a lancé le chef du gouvernement. Qui a insisté sur la problématique de l'insertion professionnelle des jeunes, " une priorité pour le gouvernement ". Et aussi, un chantier inscrit en bonne place dans la vision 2030 de la "Côte d'Ivoire Solidaire" du Président de la République Alassane Ouattara.

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Le secteur privé, a poursuivi le Premier ministre, emploie aujourd'hui 83% des travailleurs. Il est et restera à ce titre, le plus grand fermant dans lequel naitra cette nouvelle nation " à laquelle nous rêvons tous ". Raison pour laquelle tout est mis en place par l'Etat en vue de renforcer les moyens permettant de développer le secteur privé national. Car dira-t-il, aucune économie ne peut se développer sans le secteur privé.

Par ailleurs, Patrick Achi s'est voulu rassurant quant à la situation des jeunes sans qualification. "Nous nous appesantirons particulièrement sur un certain nombre de nos jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation et dont le volume est important et qui pourtant devront trouver leur place dans la société. Nous savons à quel point la recherche d'un stage peut s'avérer complexe, longue et déroutante ", a-t-il assuré, faisant comprendre une fois de plus aux chefs d'entreprises que le recrutement des jeunes stagiaires n'est pas une option, mais une obligation.

Aux jeunes, le chef du gouvernement a donné le conseil suivant : " Travaillez, travaillez encore. La meilleure manière de réussir, c'est essayer encore une fois. Son résultat ne vient pas toujours au moment où vous y attendez, mais vient toujours, et souvent au moment où vous y attendez le moins. Ne vous découragez jamais devant l'effort et la complexité.

Cultivez les valeurs qui sont importantes en entreprise ". Le chef du gouvernement a terminé en réitérant une fois de plus l'engagement de l'Etat à former et insérer cette jeunesse. L'Etat, a-t-il indiqué, n'a pas le choix. " Personne ne viendra développer ce pays pour nous. Et si on n'est pas capable de vous former et de vous insérer, on nous condamne nous-mêmes, mais on condamne une génération future ".

Le lancement du Pnsar qui s'est fait en présence de plusieurs membres du gouvernement, a été marqué par la signature de conventions entre l'Agence emploi jeunes (Aej) et des entreprises partenaires.

Plus de 30.000 opportunités déjà mobilisées

Le ministre Mamadou Touré en a profité pour faire le point des acquis en ce qui concerne l'insertion professionnelle des jeunes. Ce sont, a-t-il indiqué, 30 661 opportunités qui sont déjà mobilisées. Dont 19 836 opportunités de stages-école, 6 160 opportunités de stages pré-emploi ou stages de qualification, 3145 opportunités d'apprentissage, 1520 opportunités de formation de requalification et de reconversion.

" Toutes ces opportunités nous ont été mises à disposition par les entreprises, dont certains responsables viennent d'être primés ou avec qui, nous venons de signer des conventions-cadre de partenariat au profit de l'insertion professionnelle de nos jeunes ", a déclaré le premier responsable des jeunes. Indiquant qu'entre 2019 et 2021, le Pnsar a permis à 96 453 jeunes filles et garçons de bénéficier d'opportunités d'amélioration de leur employabilité. Mamadou Touré a aussi fait le point au niveau des structures partenaires.

Notamment, la Banque mondiale, l'Agence française de développement à travers le C2D et la Coopération japonaise. Sur 115 373 jeunes (dont environ 45 % de femmes) bénéficiaires, plus de 70 % ont été insérés 6 mois après leur participation au Programme. Fort de cette performance, la Banque mondiale a signé avec le gouvernement, l'accord de financement de la phase 3 du Pejedec d'une valeur de 86,72 milliards de FCFA pour la prise en charge de 120.000 jeunes bénéficiaires directs et plus de 300.000 bénéficiaires.

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