La Côte d'Ivoire n'est pas seule dans la lutte qu'elle mène contre la contrefaçon. Pour juguler le fléau, elle peut compter sur le soutien et l'expérience de la France en la matière.
Un soutien clairement affirmé par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, Olivier Becht, jeudi 27 octobre 2022, lors de la table ronde organisée sur la contrebande en Afrique subsaharienne.
" Lutter davantage contre la contrefaçon, c'est d'abord protéger la santé des Ivoiriens et faire en sorte que l'économie rapporte davantage de richesses à l'Etat ivoirien pour le financement des services publics (... ) Nous partageons cet objectif de lutter efficacement contre la contrefaçon, fléau pour les entreprises et l'économie, qui alimente certains réseaux, finance directement ou indirectement le terrorisme. D'où l'intérêt d' unir nos forces pour lutter contre le phénomène ", a-t-il indiqué.
L'an dernier, a fait savoir le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, s'est tenu un séminaire gouvernemental sur la contrefaçon et la contrebande qui a abouti à la mise en place d'un groupe de travail sur la question. " Le défi, c'est notre capacité opérationnelle. Pour cela, nous avons besoin du soutien de partenaires pour avoir plus de moyens pour lutter contre la contrefaçon ", a souligné le ministre Souleymane Diarrassouba.
Pour donner une idée sur l'ampleur du phénomène, Sébastian Dejiraud, responsable Afrique de l'Ouest de Pernod Ricard, a révélé que le marché ivoirien des boissons et spiritueux est dominé aux 2/3 par la contrebande et la contrefaçon. Le tiers restant est capté par le marché formel. Toute chose qui impacte directement les recettes du pays.
Malgré cette grisaille, il a tenu à saluer les efforts de la Côte d'Ivoire dans la lutte contre le fléau avec la création du Comité national de lutte contre la contrefaçon (CNLC), un " modèle à dupliquer par les pays membres de l'OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle) ".
Toutefois, estime-t-il, malgré la puissance des armes contre la contrebande, elles ne seront pas efficaces si on ne s'attaque pas aux causes de la contrebandes. Ces causes, a-t-il fait savoir, sont " les droits et taxes élevés et parfois discriminatoires en Côte d'Ivoire " et des frontières peu hermétiques. Ce qui rend le commerce illicite attractif, frontières peu hermétiques.
A sa suite, Frédéric Ponelle, du laboratoire Servier, a relevé les efforts de la Côte d'Ivoire dans cette lutte avec la destruction de 1000 tonnes de médicaments frauduleux cette année. Contre les médicaments de qualité inférieure, il a conseillé d' intensifier les tests systématiques dans les pharmacies.
" Le message que je souhaite transmettre au gouvernement ivoirien, c'est que nous Français, nous sommes 100% aux côtés des Ivoiriens pour accompagner la prospérité économique de la Côte d'Ivoire ", a déclaré le ministre français à la presse à la fin de la rencontre.
