Madagascar: Présidentielle 2023 - Rajoelina, Ravalo, Hajo occupent le terrain

Jeune femme votant au second tour de l'élection présidentielle, dans le Grand Sud, à Tuléar, le 19 décembre 2018.

Depuis un certain temps, ces candidats lancent la redynamisation des bases de leur parti respectif.

Trois candidats se démarquent par rapport à l'élection présidentielle de 2023. Il s'agit du président Andry Rajoelina qui sera candidat à sa propre succession, son principal rival Marc Ravalomanana, ainsi que le président national du " Malagasy Miara-Miainga ", Hajo Andrianainarivelo. Un an avant cette échéance électorale, ces trois personnalités occupent le terrain et multiplient les descentes dans les régions pour entretenir et dynamiser les bases de leur parti respectif.

Tergiversations.

Pas plus tard que samedi dernier, Ravalo s'est rendu à Morondava, dans la capitale de la région Menabe pour rencontrer ses partisans. Une offensive politique plutôt réussie pour le numéro Un de l'Empire Tiko qui, il faut le rappeler, a gagné dans cette localité lors du premier tour de la présidentielle de 2018. Le danger est réel pour les partisans du pouvoir au niveau de ladite Région. Face à la recrudescence de l'insécurité, le délestage, ainsi que les polémiques autour de l'affaire Fleurys, les " zanak'i Menabe " ne cachent pas leur mécontentement contre le régime. Certainement conscient de son avantage, Marc Ravalomanana a pris la décision de se concentrer sur les préparatifs électoraux. Et ce, contrairement aux autres opposants qui, à un an du scrutin, continuent d'opter pour la politique de la tergiversation, et insistent sur la tenue d'une concertation nationale déjà rejetée en bloc par les tenants du pouvoir.

Convaincus qu'ils n'auront aucune chance pour gagner les élections, ces groupuscules persistent et signent sur la tenue de cette rencontre, en espérant une distribution de " seza ". Une démarche que Marc Ravalomanana et le " Tiako i Madagasikara " ne partagent apparemment pas. C'est certainement la raison pour laquelle " Dada " et ses partisans ont boycotté les réunions du " Vondron'ny mpanohitra " qui ont eu lieu le 14 novembre dans un restaurant à Miandrarivo et le 15 novembre à Mahamasina. Pourtant, parmi les décisions prises durant ces réunions figurent la création d'un comité pour la refondation de Madagascar et l'élaboration du règlement intérieur qui régira le " Vondron'ny mpanohitra ". Bon nombre d'observateurs estiment que c'est normal et logique si Ravalo décide de faire cavalier seul car vu la situation actuelle sur l'échiquier politique, il a de forte chance de passer, au minimum au second tour.

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Malaise.

Pour sa part, l'actuel président Andry Rajoelina multiplie aussi les déplacements régionaux pour inaugurer des " zava-bita " et pour lancer des travaux. D'après les informations, il se rendra prochainement dans la Région Fitovinany pour inaugurer le pont de Manakara Be. La réalisation de ce pont coupé depuis le mois de septembre 2012 figure parmi ses promesses électorales. En 2023, le TGV sera jugé sur les résultats de son premier quinquennat. Qu'est-ce qui ont été réalisés et qu'est-ce qui n'ont pas été faits parmi ses Velirano ? Actuellement, le MAPAR-TGV et les associations de soutien sont en train de lancer une véritable offensive au niveau des bases. Même si l'actuel homme fort du pays est le grand favori pour sa propre succession, l'on sait que bon nombre des partisans de l'Orange ne cachent pas leurs frustrations et leur mécontentement par rapport à des " arrivistes " qui occupent énormément de place dans l'entourage du Chef de l'Etat. Mais malgré l'existence d'un malaise au sein du clan Volomboasary, bon nombre d'observateurs affirment qu'un " premier tour dia vita " au profit de " Zandry kely " est fort possible.

Embuscade.

De son côté, Hajo andrianainarivelo attend en embuscade. Le président national du Malagasy Miara-Miainga a toujours eu une bonne note lors de ses précédentes participations aux scrutins. Par ailleurs, à part l'IRD et le TIM, le MMM constitue le seul parti disposant d'élus à l'Assemblée nationale et au Sénat. Plus d'un estiment d'ailleurs que le régime actuel a commis une erreur en écartant Hajo et son parti. Ces derniers temps, le numéro Un du " Malagasy Miara-Miainga " est très présent sur les réseaux sociaux en affichant sa position sur différents sujets tels que l'insécurité, le tourisme, l'économie, la musique et la culture... Il a également visité plusieurs districts et dernièrement, il était même à Bealanana pour inaugurer le bureau d'une commune rurale. En tout cas, ces trois candidats sont en pôle position pour 2023 grâce à leur parti respectif, bien structuré avec une sérieuse organisation. Contrairement à d'autres prétendants qui ambitionnent de devenir président alors qu'ils ne disposent même pas de parti politique.

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