Porteurs des rêves de 12 millions de Tunisiens, les Aigles de Carthage espèrent faire de leur sixième campagne mondialiste un événement inoubliable.
La Tunisie a été versée dans un groupe relevé comprenant le Danemark, la France et l'Australie
Les Aigles de Carthage disputeront leur sixième Coupe du Monde au Qatar
Coup de projecteur sur certains de leurs éléments clés, la philosophie de leur entraîneur et leur histoire en Coupe du Monde
Sous la houlette d'un nouveau leadership technique, l'équipe de Tunisie a changé de visage depuis Russie 2018.
En grande forme, les Aigles de Carthage ont enchaîné les performances lors de récents amicaux contre des adversaires musclés. On attend donc beaucoup d'eux au Qatar. La route vers la phase à élimination directe est cependant semée d'embûches, car ils trouveront sur leur chemin la France, championne du monde, une équipe du Danemark pétrie de talent, et des Australiens combattifs.
Les rencontres de la Tunisie dans le Groupe D
22 Novembre
Danemark - Tunisie (16h00 heure locale, Education City Stadium)
26 Novembre
Tunisie - Australie (13h00 heure locale, Al Janoub Stadium)
30 Novembre
Tunisie - France (18h00 heure locale, Education City Stadium)
La philosophie de Jalel Kadri
Connu pour son amour de l'attaque, Jalel Kadri a, sans surprise, adopté un système en 4-3-3. Les talents offensifs à sa disposition, dont Youssef Maskni, Naim Sliti et Seif El-Din Khawi, associés à des milieux du calibre d'Aissa Laidouni et Elias Skhiri, lui offrent une myriade d'options pour articuler sa formation comme il l'entend.
Il l'a montré contre le Chili, en déployant un milieu à 5 plus défensif pour contrôler l'entrejeu et étouffer le danger à la source. Au match aller des qualifications contre le Mali, il a toutefois placé les ailiers en position de latéraux pour consolider la défense.
Sur le plan tactique, Kadri est considéré comme un entraîneur relativement conservateur. Il n'est pas homme à multiplier les essais. Il privilégie les changements poste pour poste et ne modifie pas son style de jeu de façon aléatoire.
Son atout majeur est sa connaissance hors pair du football de son pays. Avant de prendre les rênes de l'équipe nationale, il a officié pendant près de 20 ans sur les bancs de l'élite tunisienne et de divers autres championnats arabes. Il a exercé les fonctions d'entraîneur adjoint brièvement sous le mandat de Nabil Maaloul en 2013, puis de nouveau en juin 2021, avant d'être promu au poste de sélectionneur principal à la faveur de ses bons résultats.
Joueur clé : Ellyes Skhiri
Ce talentueux milieu box-to-box est un rouage défensif essentiel de l'entrejeu. Il est doué d'une impressionnante capacité à intercepter et gagner les deuxièmes ballons, ainsi qu'à juguler les attaques.
Il crée de nombreuses occasions avec de longues passes depuis sa position reculée qui lui permet de déceler des ouvertures avant les autres. Il est en outre capable de frappes lointaines dévastatrices. Toutes ces qualités le rendent incontournable dans la formation de Kadri.
En Bundesliga allemande, il crée en moyenne 1,3 occasion par match, une jolie statistique pour un joueur en retrait. Il affiche aussi une moyenne de 3,7 interceptions par rencontre.
Il a choisi très jeune de représenter la Tunisie plutôt que la France et il compte aujourd'hui 48 capes à son actif. Il aura un rôle crucial à jouer face à des pointures de la trempe de Pierre-Emile Hojbjerg, Christian Eriksen, Paul Pogba et autres Eduardo Camavinga.
A surveiller : Hannibal Mejbri
Le jeune milieu est l'une des pépites les plus prometteuses du football tunisien. Il a laissé passer la chance d'évoluer aux côtés de Cristiano Ronaldo à Manchester United, préférant obtenir plus de temps de jeu en vue de la Coupe du Monde. Les supporters ont hâte de le voir étinceler sur les pelouses qataries.
S'il est connu pour la précision de ses passes longues, il se distingue surtout par son efficacité en défense, qu'il a régulièrement prouvée à Birmingham cette saison. Très présent sur les deuxièmes ballons, il est rarement débordé par les attaquants.
Il a un bon pied droit, dont il fait peu usage. Il espère sans doute s'imposer dans l'entrejeu des Red Devils à son retour à Old Trafford, une ambition que de belles prestations au Qatar pourraient lui permettre de réaliser.
La Tunisie en Coupe du Monde
Les Tunisiens abordent leur sixième Coupe du Monde. Lors de leur première participation en 1978, ils sont entrés dans l'histoire en étant la première équipe africaine à remporter un match en phase finale. Leur performance conduira à une augmentation du nombre de places réservées au continent mère.
Après leur entrée en lice victorieuse sur le Mexique 3-1 grâce à des buts d'Ali Kaabi, Nejib Ghommidh et Mokhtar Dhouieb, ils ont encaissé une défaite aux mains de la Pologne et un nul face à l'Allemagne pour terminer à un point des places qualificatives.
Une éclipse de 20 ans a suivi, durant laquelle de nombreuses autres sélections arabes et africaines ont laissé leur marque en Coupe du Monde. De retour à France 1998, les Aigles de Carthage se sont inclinés devant l'Angleterre et la Colombie, avant d'arracher un nul 1-1 à la Roumanie.
Ils ont ensuite pris part à Corée/Japon 2002 et à Allemagne 2006, enchaînant trois éditions consécutives pour la première fois de leur histoire, mais ont quitté le tournoi dès le premier tour dans les deux cas. Ils ont fini lanterne rouge de leur groupe en 2002 et n'ont évité le même sort en 2006 qu'à la faveur d'une différence de buts légèrement supérieure à celle de l'Arabie Saoudite.
Ils ont de nouveau disparu des radars pour renouer avec la scène mondiale en 2018. Ils ont enregistré leur première victoire depuis 1978 en Russie, avant de concéder deux défaites contre la Belgique et l'Angleterre qui les ont, encore une fois, privés d'une qualification pour la phase à élimination directe.
