Egypte: Feu la COP 27 !

La vingt-septième conférence sur le climat, qui s'est achevée ce week-end sur les berges de la Mer Rouge à Charm-el-Cheikh, en Egypte, restera marquée dans l'Histoire de ce temps comme une nouvelle grand-messe dont les décisions n'auront pratiquement aucun effet sur la lutte vitale contre le dérèglement climatique qui menace l'avenir de l'humanité. Prévisible avant même que débute ce sommet mondial auquel participaient près de deux cents chefs d'Etat et de gouvernement, cet échec qui ne dit pas son nom n'a donc rien de surprenant. Il confirme que dans ce domaine très stratégique, comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres, le noble discours l'emporte plus que jamais sur la réalité, le verbe sur l'action, la poésie sur le concret.

Ceci étant dit, cette nouvelle COP 27 aura eu au moins un double mérite.

Celui, d'abord, de permettre à de hauts dirigeants de lancer haut et clair des avertissements sur la dégradation accélérée de la nature, sur les effets dramatiques de la déforestation, sur les atteintes portées à l'environnement par la surindustrialisation et la sururbanisation, mais aussi de souligner le rôle croissant que jouent les nations de l'hémisphère Sud dans la protection de la Terre. Un appel à la raison que le président du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a lancé dès le début de ce sommet et qui a été d'autant plus entendu que le Bassin du Congo s'impose désormais comme le premier poumon de la planète en raison de la dégradation accélérée du Bassin de l'Amazonie dont le Brésil de l'ancien président Jair Bolsonaro est largement responsable.

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Le second mérite de cette COP 27 qui ne se voit pas encore de façon claire a été de sensibiliser les nouvelles générations aux dangers mortels que leurs aînés se sont révélés incapables d'appréhender réellement. Sur les cinq continents, aujourd'hui, l'on voit, en effet, les jeunes se mobiliser de différentes façons pour critiquer le manque de dynamisme dont font preuve leurs gouvernants et faire entendre la voix de la raison que ceux-ci n'entendent visiblement pas. Une mobilisation dont les effets politiques se font d'ores et déjà sentir comme le montrent les résultats des élections nationales ou locales dans nombre de pays, en Europe et en Amérique du Nord notamment.

Alors que la population humaine vient tout juste de franchir le cap de huit milliards d'individus, l'on peut être certain qu'elle fera en sorte tôt ou tard que la dégradation de la nature ne provoque pas sa disparition. En témoignent " Les solutions africaines pour le climat " et l'" Appel à la jeunesse " lancés par la Fondation Brazzaville à Charm el-Cheikh, à quelques heures de la clôture de la COP 27 dont nous rendons compte dans ce numéro.

Conclusion de tout ce qui précède : si la COP 27 n'a débouché sur aucune décision sérieuse en dépit des nobles promesses faites par ses éminents participants, elle contribuera fortement à la prise de conscience par les nouvelles générations du risque mortel que portent en elles les avancées technologiques, scientifiques et autres.

Affaire à suivre donc avec la plus grande attention.

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