Aux Comores, le procès de l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi reprend, ce mardi 21 novembre, après un début chaotique, la veille. L'ex-président est jugé pour " haute trahison " devant la Cour de sûreté de l'État. Il est soupçonné d'avoir détourné des millions de dollars dans le cadre d'un programme de vente de passeports comoriens aux apatrides des pays du Golfe.
D'ores et déjà, la défense conteste la légitimité de la Cour et l'ex-président Sambi lui-même la considère incompétente pour le juger. L'homme, âgé de 64 ans, a comparu lundi à l'ouverture de l'audience, visiblement en petite forme. Enfermé depuis quatre ans dans sa résidence sans avoir été jugé, le président Sambi a eu du mal à prendre la parole avant les débats au fond.
Il a dénoncé la composition du tribunal, accusant le président de " partialité ". Ce dernier a déjà siégé à la chambre d'accusation et ne peut donc pas " selon la loi, participer à une juridiction de jugement ", affirme l'un des avocats du prévenu.
La défense a demandé au président de la Cour de sûreté de l'État de se retirer. La demande a été rejetée et pour protester contre ce refus, l'ancien chef de l'État a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne se rendra pas ce mardi à l'audience.
Ce qui inquiète ses défenseurs, c'est aussi le caractère définitif des verdicts du tribunal qui sont sans appel. " Juger Sambi à la Cour de sûreté le prive de toutes voies de recours ", explique Maître Mahamoudou Ahamada. Pour lui, la condamnation de l'ancien président ne fait aucun doute. Reste à savoir la nature de la peine, car les faits de haute trahison ne sont pas définis par la loi comorienne.
Lundi, l'un des dix coaccusés, l'homme d'affaires Bachar Kiwan, a déclaré avoir été contacté par le gouvernement comorien pour donner un " faux témoignage " contre l'ex-président Sambi. Le gouvernement comorien n'a pour l'instant pas réagi.