En Centrafrique, les élections locales sont repoussées du 22 janvier au 16 juillet 2023. Un report de près de six mois annoncé à l'issue du comité stratégique d'appui au processus électoral qui s'est réuni autour du Premier ministre Félix Moloua ce lundi matin. Les dernières élections de ce type ont eu lieu en 1988.
Avec moins de deux mois devant elle et deux étapes cruciales à réaliser, l'Autorité nationale des élections a acté l'impossibilité de tenir les délais. L'institution doit en effet mettre en place au mois de décembre des démembrements dans chaque circonscription, et conduire une révision obligatoire de la liste électorale, ce qui prendra au moins jusqu'à la mi-mars.
Le gouvernement s'est engagé à financer ces deux phases à hauteur de 4,5 millions de dollars, soit près de 3 milliards de francs CFA. Par ailleurs, le budget total des élections est revu à la baisse : moins de 10 millions de dollars, contre 14 prévus à l'origine.
À la question de savoir s'il ne sera pas compliqué d'organiser des élections pendant la saison des pluies, le président de l'ANE Mathias Morouba répond qu'il est surtout " urgent de mettre fin aux délégations spéciales nommées, pour les remplacer par des élus ". Il avance aussi que des scrutins ont déjà été organisés en saison pluvieuse en RCA en 1992 et 1993.
Pour les principaux opposants, ce report ne change rien aux conditions préalablement fixées. Ils réclament une refonte de l'ANE, une réhabilitation des deux juges constitutionnels mis à la retraite fin octobre et l'assurance qu'il n'y aura pas de référendum constitutionnel.