Afrique: Coupé du monde

Un Mondial pas comme les autres sur tous les plans. La Coupe du monde au Qatar ne ressemble à nulle autre. Premier Mondial disputé dans un pays arabe en vingt-deux éditions, il est particulier en tous points. Une période inédite avec un tournoi disputé en fin d'année, dans des stades aux allures futuristes où les Qataris ont marié imagination et moyens financiers, démesure et rigueur. Un budget astronomique, des stades climatisés et démontables, on a vraiment franchi un nouveau pallier de l'architecture et de la technologie. On se trouve dans une autre planète, celle du foot virtuel. Un univers que les petits pays qualifiés à ce Mondial délectent avec envie et incrédulité.

Le Qatar et les autres pays du Golfe comme le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Sultanat d'Oman ont des moyens astronomiques mais cela ne suffit pas pour devenir une puissance footballistique. Le Qatar battu d'entrée par l'Equateur en est la preuve. Sur le plan sportif, le choix du Qatar a été une aberration mais sur le plan financier c'est une sacrée aubaine pour la FIFA. Les recettes générées par les droits de retransmission, les contrats de sponsoring et les recettes de de billetterie devraient atteindre des montants records.

La dessus il n'y a pas le moindre sentiment contrairement éditions antérieures où une souplesse ou des dérogations ont été accordées aux pays pauvres en matière de retransmission télévisée. Cette fois la FIFA été intransigeante et sans pitié même pour le grandes chaînes sportives mises à l'écart au profit de la chaîne New World Sport qui a raflé tout le jackpot. Les télévisions nationales non câblées se sont vus offrir un package de vingt-huit matches mais seules les chaînes payantes peuvent diffuser la totalité des matches.

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Ainsi pour la première fois depuis 1974 en Allemagne où la Coupe du monde était diffusée pour la première fois à la TVM, les footeux ne verront pas la totalité des matches. Du moins la grande majorité. Les régimes successifs ont fait une priorité la diffusion en direct des grands événements sportifs quitte à casser la tirelire. Ils se conformaient au sacro-saint principe " du pain et des jeux " pour éviter une explosion sociale couvée par diverses difficultés de la vie. Les férus de foot sont ainsi coupés du monde mais il faut dire que ce n'est pas un drame dans la mesure où la coupe du monde était différente et plus humaine avec seize ou vingt quatre équipes.

Les canassons étaient rares et on connaissait par cœur tous les noms des grands joueurs des grandes équipes y compris leurs mensurations et leur date de naissance. Aujourd'hui, on a du mal à connaître les joueurs des Pays Bas, du Qatar ou de l'Iran. Avec des scores fleuves de 6 à 2, on se croirait dans un championnat de deuxième division. Ainsi même si on avait les soixante-quatre matches, on aurait fait un tri pour ne pas perdre du temps avec les faire-valoir et gâcher le sommeil. Et on retomberait finalement à vingt-huit. A quelque chose est bon. Quand le Mondial se disputera avec cinquante deux équipes dont certainement les Barea comme la FIFA l'envisage, le foot sera vidé de de sa substance et deviendra du passe à dix. On demandera à la TVM de ne diffuser que la phase finale avec huit équipes.

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