Angola: Appel à une réflexion sur le statut du PGR

Luanda — Le procureur général adjoint de la République, Mota Liz, a plaidé lundi, à Luanda, la nécessité pour les procureurs de réfléchir sur l'état actuel et la voie à suivre pour renforcer l'institution.

S'exprimant lors de la conférence nationale de l'Union des magistrats du ministère public, qui se déroule les 21 et 22 du mois en cours, Mota Liz a indiqué que la chose la plus importante, en ce moment, est de mener des actions visant à consolider le statut du Bureau du Procureur Général de la République (PGR) et de le mettre au service de la nation.

Selon le vice-procureur général de la République, "ce statut n'est pas pour nourrir la vanité des magistrats, mais dans le sens de servir l'intérêt national et de faire en sorte que la loi soit égale pour tous".

Changement de statut

Dans l'entre-temps, le professeur d'université Benja Satula, qui s'exprimait sur le thème "La structure du ministère public en Angola, les changements qui sont recommandés", a estimé que la règle qui oblige le procureur général à recevoir des conseils directs du Président de la République était dépassée.

Selon le spécialiste également du droit pénal, la conception et le modèle du ministère public que le pays a, remonte à 1979, lorsque l'Angola était une République populaire et, même avec l'évolution vers un régime démocratique et multipartite, cette norme reste 45 ans plus tard.

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Ce modèle ne fonctionne pas, selon Benja Satula, car le PGR est un organe dont le pouvoir est concentré en la personne du procureur général de la République et, depuis 1979, il ne reçoit que des orientations du Président de la République.

"Cette mesure implique que le pays dispose d'un Parquet travaillant à la vitesse du Président de la République, ce qui fait que de nombreux procès sont analysés en fonction des convenances politiques", a-t-il indiqué.

Grève des techniciens

Interrogé sur les revendications des techniciens du ministère public présentées récemment, le procureur général adjoint de la République, Mota Liz, les considère comme justes, mais a fait valoir que leur résolution ne dépendait pas, en totalité, de l'institution.

Il a expliqué que le PGR doit faire de la diplomatie avec l'Exécutif pour pouvoir satisfaire les demandes contenues dans le cahier de revendications présenté, en mettant l'accent sur l'amélioration des conditions de travail et l'utilisation et le port d'armes à feu.

Dans ce contexte, selon Mota Liz, il est nécessaire de travailler avec le ministère des Finances pour allouer des fonds pour améliorer les salaires des techniciens, ainsi qu'avec les organismes de défense et de sécurité.

Il a indiqué que le PGR est ouvert au dialogue avec le Syndicat des techniciens du ministère public pour parvenir à un accord afin d'éviter une éventuelle grève.

Lors de la conférence, qui devait se terminer ce mardi (22), sont débattus des sujets tels que la "Structure du ministère public en Angola, changements à recommander", "Autonomie et indépendance du ministère public" et "Garantie des droits à incidence collective", entre autres.

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