Congo-Kinshasa: Le dialogue - Overdose ?

Le dialogue est la voie par excellence pour mettre fin à une crise surtout quand il s'agit d'un conflit armé. Tout dépend de la sincérité des forces en présence. Pour le président de la commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, c'est une panacée pour venir à bout au cycle des violences qui se perpétue dans l'Est de la RDC. Difficile d'adhérer à cette prise de position quand on revisite les différentes tentatives de paix sapées aussitôt mises en place.

Il sied de rappeler, à ce propos, qu'après le départ de Feu Mobutu du pourvoir, l'AFDL qui s'était identifiée comme une alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, n'a pas survécu à ses divergences. Les Rwandais et les Ougandais vont instrumentaliser d'autres Congolais sous prétexte que les ex-FAR menaçaient la sécurité du Rwanda et que les populations de l'ethnie Banyamulenge vivraient en insécurité en RDC. Même modus operandi à savoir, les Congolais à la solde du Rwanda pour justifier la présence des troupes de Kigali sur le territoire congolais.

Puis naquit le RCD. Solution : dialogue inter-congolais à Sun City parrainé par la communauté internationale. Dialogue inclusif au terme duquel il a été mis en place une nouvelle constitution qui a consacré le système 1+4. Tous les groupes armés ont été mixés et brassés. Partage du pourvoir dans toutes les institutions entre les composantes de ce dialogue.

%

Ce sera sans compter avec le Rwanda qui venait à nouveau de créer le CNDP. Sur la table de ce nouveau mouvement armé : la sécurité du Rwanda et des Banyamulenge. Après négociations, le nouveau regroupement militaro-politique a été dilué dans les institutions du pays dans un nouveau partage du pouvoir. Après un répit, c'est le M23 créé dans le moule du Rwanda qui va, une fois encore, se signaler avec les mêmes revendications.

Décidément, le cycle des dialogues en RDC a fini par créer l'overdose au point de perdre son efficacité. Rien ne permet de rassurer que le dialogue ardemment sollicité par la communauté internationale et Moussa Faki, permettra de mettre fin à la gloutonnerie du Rwanda sur la RDC.

Moussa Faki retombe malheureusement dans les mêmes travers en dépit du camouflet subi après sa prise de position sur la situation du Tchad alors que les pays de la CEAC avaient déjà désigné un facilitateur. Aujourd'hui, encore que la RDC attend de voir clair sur toutes les garanties d'un probable dialogue, le " tout puissant " président de la commission de l'UA estime que seul "un dialogue plus inclusif" peut faire rêver d'une paix durable à l'Est de la RDC.

Aujourd'hui, il est plus qu'impérieux de faire l'autopsie des échecs antérieurs du processus des dialogues entre la RDC et le Rwanda sous couvert de toutes les rébellions créées par le pouvoir de Kagame. C'est après qu'on pourra établir le véritable diagnostic afin d'en connaitre les causes pour une solution définitive.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.