Le retrait de l'armée allemande du Mali devrait être achevé en mai 2024 s'il est validé par le Bundestag.
Le gouvernement allemand a tenu ce mardi 22 novembre, une réunion pour afficher une position commune sur la question de la fin du déploiement de la Bundeswehr. Alors que les avis étaient partagés sur le sujet, c'est finalement le retrait qui l'a emporté. Encore faut-il que les députés du parlement allemand, dominé par le SPD, les Verts ou encore le FDP qui sont au gouvernement, valide cette proposition de retrait.
Le chancelier Olaf Scholz, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, la ministre de la Défense Christine Lambrecht et d'autres membres du gouvernement allemand ont assisté à la rencontre. Preuve que le sujet est non seulement délicat mais également d'une grande importance pour Berlin.
Le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Hebestreit, a toutefois précisé ceci :
"Le gouvernement fédéral a décidé aujourd'hui de proposer au Bundestag que le mandat de la mission de la Bundeswehr au Mali (dans le cadre de la mission onusienne MINUSMA) soit prolongé d'un an pour la dernière fois en mai 2023 afin de permettre à cette mission d'expirer de manière structurée après dix ans. Les élections au Mali, qui sont prévues en février 2024, doivent en particulier être prises en compte".
A l'heure où la liste des pays qui décident de quitter le Mali tend à s'allonger, cela fait déjà un certain temps que la question était soulevée en Allemagne. Faut-il partir ou rester ? La France par exemple y a répondu depuis un certain temps déjà et retiré ses troupes. Il y a deux semaines, le Royaume-Uni et la Côte d'Ivoire ont aussi fait part de leur volonté de se retirer de la mission onusienne.
Un compromis
Berlin vient donc aussi de franchir le pas et de décider de retirer ses troupes d'ici mai 2024. Un départ qui devrait être progressif et qui durer donc environ dix-huit mois. Les soldats allemands devraient commencer par quitter la ville de Gao, dans le nord du Mali, dès l'été prochain si le parlement allemand donne son accord..
Mais déjà la proposition de retrait des soldats allemand est salué par des membres du Conseil National de Transition au Mali comme Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission défense du CNT.
"Nous saluons une telle décision parce que nous ne voulons pas qu'un pays, même si c'est un partenaire très fidèle, se pérennise au Mali dans le cadre de la présence de leurs soldats sur notre sol" assure-t-il à la DW.
Ce retrait de la Bundeswehr, s'il est validé par le Bundestag, concerne environ 1.200 soldats impliqués dans la mission de l'Onu, la Minusma. Des soldats qui mènent surtout des opérations de formation.
Jusqu'à présent, le ministère allemand de la Défense et celui des Affaires étrangères avaient des avis divergents sur la question du retrait. Le premier souhaitait rapatrier les soldats en Allemagne en raison de la difficulté de leur mission sur place tandis que le second voulait qu'ils restent au Mali pour faire office de contrepoids à l'influence russe sur place.