Au Mali, on est toujours sans nouvelle de Hans-Joachim Lohre, un prêtre allemand porté disparu à Bamako depuis dimanche.
Le prêtre, Hans-Joachim Lohre, également connu sous le nom de Ha-Jo, vit au Mali depuis environ 30 ans. Il y enseigne à l'Institut d'éducation islamo-chrétienne de Bamako, qui accueille des étudiants d'Afrique. Un centre qui s'engage pour le dialogue entre les religions. Ses proches se disent "très inquiets".
Habituellement, tous les dimanches, le père Ha-Jo quitte aux environs de 7h-7h30 du matin le centre Foi et rencontre de Bamako pour la célébration de la messe dans un autre quartier de la capitale malienne.
Mais dimanche dernier, rien ne s'est passé comme prévu, comme l'explique le frère Patient Nshombo, missionnaire au sein de la communauté des missionnaires d'Afrique au centre islamo chrétien Foi et rencontre : " Dimanche dernier, il était prévu pour aller dire la messe à la communauté chrétienne catholique de Kalaban Coura, un quartier de Bamako, où il n'a jamais été. Il y a une célébration ou une messe qui se fait dans notre paroisse ici, nous avons un confrère qui a assisté à la messe et a constaté que la voiture du père Ha-Jo était là, mais la portière coté chauffeur était ouverte. Il s'est approché et a constaté qu'il y avait des objets anormalement jetés par terre. Il a même ramassé la croix du père qui était tombé. C'est là où il a remarqué qu'il n'y avait ni ses effets pour la messe ni la clé de contact de son véhicule. Nous avons pensé que ce serait peut-être une panne, ou bien qu'il était parti avec un taxi, ou bien à vélo, comme il le fait souvent".
Surprise et consternation
Frère Clément Tuureh a lui dîné avec le père Ha-Jo samedi soir, la veille de sa disparition. Celui-ci, également missionnaire au centre islamo-chrétien Foi et rencontre de Bamako, se dit surpris par la nouvelle de ce qui s'apparente à un enlèvement. Car pour lui, le père Ha-Jo est une personne admirable.
"C'est quelqu'un qui aimait son travail et notamment le dialogue avec les musulmans. Il organisait des conférences ici au centre islamo-chrétien Foi et rencontre et entretenait d'excellentes relations avec les musulmans. Le père Ha-Jo était toujours content de rencontrer les autres sectes et dénominations chrétiennes. Il avait donc beaucoup d'amis" explique le Frère Clément.
Pour Ousmane Barry, prédicateur au sein de la communauté des témoins des livres révélés, la disparition du père Ha-Jo est une triste nouvelle pour toutes les confessions religieuses du Mali. Il exige sa libération sans délai.
"C'est un homme très humble (...).Quand j'ai appris qu'il avait disparu, j'ai été affecté personnellement. Je me joins au personnel du centre Foi et rencontre, à sa famille et à ses amis pour implorer Allah le Tout puissant pour qu'il fasse revenir le père Ha-Jo sain et sauf pour le plaisir et la joie des yeux" assure t-il à la DW.
Le Mali a dans le passé connu d'autres enlèvements de religieux. En octobre 2021, la sœur Gloria Cecilia, une religieuse colombienne, avait notamment été libérée après quatre ans de captivité aux mains des groupes armés.
Le pays est confronté depuis 2012 à une insécurité chronique liée notamment à la poussée des groupes djihadistes.